Joeystarr s'offre un baptême du feu théâtral. Ce lundi 6 mars, le chanteur et comédien montera sur les planches du théâtre de l'Atelier dans «Eloquence à l'Assemblée» pour huit représentations. Il revient sur ce nouveau défi qu'il s'est lancé.
Pour ses premiers pas au théâtre, JoeyStarr n’a pas choisi la simplicité. Il partage avec passion, les grands discours dispensés à l’Assemblée Nationale ces deux derniers siècles par des figures historiques comme Robespierre, Victor Hugo, Aimé Césaire ou encore Simone Veil sur des questions existentielles : la misère, la peine de mort, le vote...
Comment est née cette envie de monter sur les planches ?
L’aura de ces textes a capté mon attention et m’a ému. Tous ces textes, dont les plus vieux datent du 18e siècle, résonnent avec l’actualité. Et puis, nous sommes face à de vrais citoyens engagés qui placent la chose publique au-dessus de la chose privée. Ces textes m’ont réconcilié avec la lecture et m’ont donné envie de mouiller le maillot.
Ces hommes parlent avec fougue comme vous…
C’est pour ça que Jérémie Lippmann et Pierre Grillet sont venus me chercher en disant : «on veut un tribun, quelqu’un qui a des tripes». Ces textes ne peuvent se dire autrement qu’avec passion. Certaines de ces figures jouaient leur vie. On sent moins le poids historique dans les discours d'aujourd'hui qui sont plus techniques. Alors que là, ces personnalités jouent leur va-tout, osent, s'opposent frontalement à leurs détracteurs ce qui donne du poids et une texture à ces discours. Pour certains, on est dans l'accusation. Cela donne de l'énergie pour pouvoir livrer ces textes.
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Jouez-vous autant avec votre corps qu’avec votre voix ?
J’ai travaillé pour. Ce que j’arrive à faire en musique, parce qu’il y a un rythme, il faut que je le fasse au théâtre, que je trouve la bonne balance. Après dans l’intention, l’humeur que je donne, ma voix est l’instrument principal. La difficulté de l’exercice est de rester focus constamment parce que cela reste des lectures et je ne dois pas me laisser emporter. C'est la priorité pour un hyper actif comme moi qui a du mal à se concentrer plus de vingt minutes.
Est-ce une façon pour vous de participer au débat électoral ?
Participer au débat non car je pense que même ceux qui votent n’y participent pas vraiment. Mais c’est peut-être une petite action citoyenne pour mes camarades et moi-même. Quand j’étais jeune les gens ne trouvaient pas de travail. Aujourd’hui, certains ont deux boulots et arrivent à dormir dans leur voiture. Les choses vont en empirant mais à un moment donné si on fait des enfants, ce n'est pas pour rien. J'ai lu une note d'optimisme dans ces textes et en même temps c'est mitigé. J'aime ce que ces textes véhiculent.
«Eloquence à l’Assemblée», les lundis et mardis jusqu’au 28 mars, Théâtre de l’Atelier, Paris 18e. theatre-atelier.com