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Hergé, le recordman des ventes aux enchères

Issue de la collection du chanteur Renaud, cette double planche a été adjugée plus d'un million d'euros en 2016. Issue de la collection du chanteur Renaud, cette double planche a été adjugée plus d'un million d'euros en 2016. [©Hergé/Moulinsart 2016 dessin mis en vente par la maison Artcurial le 30 avril 2016 ]

Hergé est aujourd'hui l'auteur de bande dessinée le plus recherché dans les salles de vente. En mai 2014, une planche de page de garde réalisée en 1937 a été adjugée 2, 6 millions d'euros lors d'une vente organisée par Artcurial. Un record mondial pour une œuvre de bande dessinée vendue aux enchères. 

Les années passent et Hergé affolent toujours autant les salles de vente. Ces cinq dernières années, ses œuvres multiplient en effet les records. Détenteur du record historique pour une œuvre de bande dessinée mais aussi du record pour une couverture... plusieurs  de ses originaux dépassent le million d'euros. Quels sont ces dessins que les collectionneurs s'arrachent ? 

2, 65 millions pour l'original d'une page de garde réalisé en 1937

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Crédit Hergé/Moulinsart/2014 original mis en vente aux enchères par Artcurial le 24 mai 2014 

En tête des ventes, en mai 2014 lors d'enchères orchestrées par Artcurial, l'original de la page de garde publiée dans tous les albums de Tintin de 1937 à 1958 est tout simplement devenu le dessin le plus cher au monde. Au terme d'un combat de plus de 15 minutes entre quatre acheteurs, rappelle la maison d'enchères, ce dessin à l'encre de chine représentant Tintin et Milou dans 34 situations différentes toutes rattachées à un album s'est ainsi vendu 2, 65 millions d'euros. Du jamais vu pour une œuvre de bande dessinée. Un record qu'Eric Leroy, expert bande dessinée chez Artcurial, explique : «C'est un dessin extraordinaire. Il résume à lui seul toute l'œuvre d'Hergé. Cette œuvre unique comportait en plus un dessin inédit puisque Hergé y avait représenté Tintin et Milou au Pôle nord. Un album qui n'a jamais vu le jour» souligne-t-il.  

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1, 3 million le dessin de couverture de Tintin en Amérique de 1932 

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Crédit Hergé/Moulinsart/2014 original mis en vente aux enchères par Artcurial le 2 juin 2012 

En 2012, toujours lors d'une vente Artcurial le dessin de couverture de «Tintin en Amérique», troisième album de la saga, battait déjà un premier record. C'est à l'époque la vente aux enchères la plus élevée pour une œuvre de bande dessinée. Réalisé en octobre 1932, ce dessin en encre de chine et gouache, représentant Tintin en tenue de cow-boy en train de manger suivi de près par trois indiens, figure parmi les cinq couvertures de Tintin réalisé en couleurs directe par Hergé. En effet, par la suite les dessins seront faits en noir et blanc puis coloriés dans un second temps sur ce qui s'appelle un bleu de coloriage. 

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1, 1 millions pour un hors texte du «Lotus bleu» 

En octobre 2015, alors qu'Artcurial organisait sa première vente de bande dessinée sur le marché asiatique, un hors texte du «Lotus bleu» qui n'apparait que dans l'édition publiée en 1936, a été adjugé 1, 1 million. En effet, cinq dessins hors texte apparaissaient dans l'édition originale quand les rééditions n'en comptent que quatre. A l'encre de chine et à la gouache blanche, il représente Tintin et Milou en pousse-pousse.  

Un peu plus d'un million pour une double planche de «Le sceptre d'Ottokar»

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©Hergé/Moulinsart 2016 mis en vente aux enchères par Artcurial le 30 avril 2016

Issue de la collection du chanteur Renaud, cette double planche de fin de l'album «Le sceptre d'Ottokar» publié en 1939 a été vendue en avril dernier 1, 043 300 €. On y voit Tintin et les Dupont et Dupond dans un hydravion sur le point d'amerrir. Les deux frères font une sortie fracassante. Cette planche avait été acquise par le chanteur auprès de la veuve du dessinateur Le Rallic, pour qui Hergé a travaillé au début de la guerre souligne la maison Artcurial. Renaud l'avait à l'époque acheté 100 000 Francs. "C'était la plus importante de toute ma collection" avait noté Renaud lors de la vente chez Artcurial. 

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Un million pour le dessin de couverture de L'ile noire

Depuis les rochers, Tintin en kilt observe l'ile noire. Ce dessin en encre de chine qui a servi à la couverture de l'album «L'ile noire» publié en 1942 a été adjugé un million d'euros en 2014. En octobre 2015, à Hong Kong , un autre dessin de couverture, celui de l'album «Le lotus bleu», s'est lui aussi vendu 1 million d'euros. 

Alors que depuis 2007, on assiste à un vrai boom de la bande dessinée dans les salles de vente, les dessins d'Hergé et de son célèbre petit reporter restent aujourd'hui les plus recherchés.  Un engouement pour le travail du dessinateur qu'Eric Leroy explique par sa longévité et ses personnages. "Hergé c'est tout le 20e siècle. Il a connu l'avant-guerre, la guerre, l'après-guerre. Il faut aussi souligner le côté nostalgie de notre enfance. Et puis Tintin, c'est vous c'est moi, il n'a pas de maison, pas d'argent, on se met à sa place. Enfin, je crois que son œuvre est universelle. Tout le monde connait les jurons du Capitaine Hadock» souligne-t-il avant d'ajouter «d'ailleurs à son propos, Michel Serres a dit  "je n'ai rencontré qu'un seul génie dans ma vie, Hergé"».

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Si Tintin arrive en tête des ventes, nombreux sont les auteurs qui tirent le marché vers le haut comme Enki Bilal - détenteur de l'enchère la plus élevée pour un artiste vivant puisqu'une planche originale de «La femme piégée», second album de la trilogie Nikopol a été adjugée  361 750 € en octobre 2015 lors d'une vente orchestrée par la maison Artcurial. Des records qui ont clairement dopé le marché selon Eric Leroy. Un marché qui arrive à maturité et qui a participé à la reconnaissance du 9e art comme un art à part entière en s'appuyant nottament sur les ventes d'artistes et d'oeuvres incontournables. Parmi eux :  Jacques Tardi, Olivier Ledroit ou encore Uderzo avec «Asterix» et des oeuvres telles «Lucky Luke», «Blake et Mortimer», «Les Schtroumpfs» ou encore Corto Maltese séduisent les collectionneurs. Des ventes qui restent toutefois bien moins significatives que celles d'Hergé. En 2014, une planche d'Hugo Pratt s'est ainsi vendue 391 800 euros, un record à l'époque pour l'auteur de «Corto Maltese».  

 

 

 

 

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