Sans doute l’un des meilleurs longs métrages de Tim Burton depuis longtemps. Après une série de films en demi-teinte, le réalisateur américain raconte à travers son regard singulier l’histoire aussi fascinante que méconnue en France des époux Keane.
États-Unis, années 1950. Margaret (Amy Adams) quitte son mari, avec sa fille sous le bras, en espérant voir des jours meilleurs. Arrivée depuis peu à San Francisco, elle fait la connaissance de Walter Keane (Christoph Waltz), agent immobilier excentrique et peintre du dimanche qui rêve de vivre de ses pinceaux. Leur union soudaine leur semble naturelle.
Margaret peint et Walter, homme à l’aisance naturelle en société, se charge de démarcher les acheteurs potentiels. Mais confinée dans son appartement, Margaret ne découvre pas tout de suite que son mari s’approprie ses toiles. Lorsqu’elle s’aperçoit de la supercherie, Walter la convainc de la nécessité de ce mensonge.
L’intime derrière le scandale
L’affaire Keane, qui défraya la chronique américaine au début des années 1960, leva le voile sur une des plus grandes impostures qu’ait connu le monde de l’art. Derrière le mythe, Burton tente de cerner les raisons qui ont poussé Margaret Keane à accepter le stratagème commercial de son mari, et l’emprise qu’il avait sur elle. Si Amy Adams mérite son Golden Globe 2015 de la meilleure actrice dans une comédie pour son rôle, Christoph Waltz frappe les esprits par son esbroufe et se fond avec aisance dans l’univers burtonien.
"Big Eyes" ne semble pas d’emblée frappé du sceau de l’excentricité légendaire du cinéaste, et pourra à ce titre en surprendre plus d’un. Mais on se rappellera qu’en 1995, il avait sobrement mis en scène la vie du réalisateur incompris Ed Wood.
"Big Eyes", de Tim Burton, avec Amy Adams et Christoph Waltz. En salles.
La bande-annonce de "Big Eyes" :