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Nos 10 meilleurs films de 2016

Toni Erdmann a eu le Prix de la Critique internationale au Festival de Cannes en mai 2016. [Copyright Komplizen Film]
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A l'heure du bilan, l'année cinéma qui vient de s'écouler a été riche en films attendus autant qu'en surprises. Direct Matin a dressé sa liste des dix meilleurs longs métrages qui ont marqué le cru 2016.

De ce classement, forcément subjectif, ressort avant tout une grande diversité. Films de genre, long-métrages indépendants, grosses productions hollywoodiennes, films «du milieu», réalisateurs reconnus, nouveaux venus dans l'arène du septième art... : les oeuvres et les auteurs qui ont retenu l'attention cette année se distinguent donc par une certaine hétérogénéité. Du film indépendant cocasse «Toni Erdmann» au crépusculaire «The Revenant», en passant par «Captain America : Civil War» et le film de science-fiction intimiste «Premier Contact», la production cinéma de 2016 a comblé toutes les envies et suscité toutes sortes d'émotions.

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1. Toni Erdmann

Grand favori des critiques après sa projection en compétition au Festival de Cannes au mois de mai, le film de l'Allemande Maren Ade n'y a remporté «que» le Prix de la Critique internationale. Cette comédie dramatique pourra-t-elle remporter le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère pour lequel il est nominé? Sorti sur les écrans à la fin de l'été, le film suit quelques jours de la vie d'une quadragénaire workaholic. Persuadé que celle-ci est malheureuse, sans vraiment se l'avouer, son père fait irruption dans sa vie en prenant une fausse identité, celle d'un personnage fantasque et embarrassant, Toni Erdmann.

Relativement classique dans sa forme, le long métrage affiche un scénario inouï. Maren Ade enfonce ses personnages dans des situations toutes plus rocambolesques les unes que les autres mais réussit toujours à retomber sur ses pieds de la façon la plus ingénieuse qui soit. On rit, on pleure, on est même stupéfié parfois. Le film pose la question du bonheur et rappelle l'importance du lâcher prise. C'est un bijou du septième art qui mériterait même un Oscar juste pour sa séquence chantée sur un morceau oubliée de Whitney Houston «The Greatest Love of All».

2. Premier Contact

Denis Villeneuve est un réalisateur qui a fait son trou à Hollywood depuis déjà plusieurs années. Notamment avec les thrillers «Prisonners» et «Sicario». «Premier Contact» était donc précédé d'une certaine aura de bonne facture même si le metteur en scène québécois mettait les pieds pour la première fois dans le genre de la science-fiction.

S'inscrivant inéluctablement dans le sillage du classique «Rencontre du 3ème type», le long métrage reprend quelques-uns des passages obligés du sous-genre qu'est le premier rendez-vous de l'humanité avec des créatures venues de l'espace, notamment d'un point de vue iconographique. La grande force du film de Villeneuve est qu'il poursuit une puissante dimension intimiste en suivant l'histoire d'une linguiste, incarnée par Amy Adams, dont la vie, et le rapport à la mort, sont profondément bouleversés par cette rencontre.

3. Manchester by the Sea

Il faut se ruer dans les salles pour voir ce long métrage qui a reçu cinq nominations aux Golden Globes 2017 et qui est sorti il y a seulement une semaine sur les écrans français. Les âmes sensibles auront cependant la bonne idée de se munir d'un paquet entier de mouchoirs en papiers. Ce mélodrame raconte comment, à la mort de son frère, un quadragénaire se voit désigné pour devenir le tuteur de son neveu.

Le réalisateur britannique Kenneth Lonergan est un quasi-inconnu pour le public français puisqu'il signe ici son troisième film à sortir dans l'Hexagone en quinze ans. En premier lieu, il faut tirer son chapeau à toute la distribution, Casey Affleck, le jeune Lucas Hedges et Michelle Williams, avec une mention spéciale peut-être pour cette dernière. Ensuite, on pourra dire que c'est un film en trompe-l'oeil, qui donne des signaux pouvant faire croire à un énième long métrage hollywoodien sur la rédemption. Pourtant, sa construction brillante l'en prémunit ainsi que sa précision à fuir tout manichéisme.

4. Elle

Encore un immense rôle pour Isabelle Huppert. Dans ce film de Paul Verhoeven («Starship Troopers», «Showgirls», «Basic Instinct») qui adapte pour le grand écran le roman de Philippe Djian «Oh...»., l'actrice interprète une femme qui se fait violée à son domicile par un inconnu. Elle ne prévient pas la police et se met seule en quête de l'identité de son agresseur. Une étrange relation se noue entre eux. Entre désir, soumission et défi.

Isabelle Huppert obtiendra-t-elle le Golden Globe de la meilleure actrice avec ce rôle une fois de plus à la hauteur du potentiel de son jeu? En tout cas, on se prend à l'espérer. Mais il faut aussi saluer la mise en scène, toute d'ambiguïté impitoyable, du réalisateur néerlandais, qui est revenu très fort avec ce film après plusieurs années de silence.

5. Steve Jobs

Second biopic sur le cofondateur d'Apple après celui de 2013 avec Ashton Kutcher dans le rôle-titre, le film de Danny Boyle bénéficie du scénario brillamment découpé d'Aaron Sorkin («The Social Network»). Le film s'attache à montrer les coulisses de trois célèbres discours de lancement du génie visionnaire et met en relief sa personnalité controversée et les relations houleuses qu'il a pu avoir avec ses différents collaborateurs au cours de sa carrière faite de succès mais aussi d'échecs.

Tenant principalement aux joutes verbales entre les acteurs, ce drame souligne le jeu de ses acteurs. Michael Fassbender est impressionnant mais il se fait parfois voler la vedette par Kate Winslet. L'actrice britannique a d'ailleurs été récompensée par le Golden Globe 2016 de la meilleure actrice dans un second rôle.

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6. The Revenant

Un an après l'étonnant «Birdman», Alejandro Gonzalez Inarritu emmène les spectateurs dans les forêts profondes et enneigées d'Amérique du Nord en portant à l'écran l'histoire vraie d'un trappeur abandonné par ses équipiers après avoir été violemment attaqué par un ours. «The Revenant» est une histoire de vengeance, de lutte pour survivre en milieu hostile qui n'oublie pas d'évoquer la situation des Amérindiens.

Après avoir renoncé au découpage narratif caractéristique de ses précédentes réalisations avec «Birdman», Inarritu use de longs plans-séquences qui, lorsqu'ils s'attardent sur la nature, font penser à certains penchants de Terrence Malick. «The Revenant» mérite amplement ses trois Oscars : meilleur photographie, meilleur réalisateur et meilleur acteur pour Leonardo DiCaprio.

7. Captain America : Civil War

On pourrait s'étonner qu'un film de super-héros apparaisse dans un classement des meilleurs films de l'année. Et pourtant, les longs métrages Marvel ont petit à petit gagner leurs lettres de noblesse dans le coeur des critiques et pas seulement dans celui des fans. Ce troisième opus des aventures du super soldat provoquait déjà sur le papier un supplément d'intérêt puisque l'intrigue allait donner à voir une violente dissension dans les rangs des Avengers.

L'arrivée de nouveaux personnages, comme Spider-Man, enfin lâché par Sony et retourné dans le giron Marvel, et le passionnant Black Panther, ont enflammé les fans. Mais ce n'est rien à côté du duel tant attentu entre Iron Man et Captain America à propos duquel les réalisateurs Joe et Antony Russo ont tenu toutes leurs promesses.

8. Rogue One : A Star Wars Story

Spin-off de la saga créée par George Lucas qui s'intercale entre les épisodes 3 et 4, à savoir «La Revanche des Sith» et «Un nouvel espoir (La Guerre des étoiles)», «Rogue One» n'a déçu personne. Ni les fans, ni les critiques qui ont vu dans cet opus un film de guerre magistralement bien mis en scène. Ayant sans doute moins de pression que ne devait en avoir J.J. Abrams sur «Le Réveil de la force», le réalisateur Gareth Edwards, petit génie des effets visuels, est parvenu à livrer un excellent film dont l'intrigue accroche le spectateur de bout en bout. 

Le long métrage, emmené par un casting bien senti au premier rang duquel on citera Felicity Jones et Diego Luna, affiche également une photographie et des plans assez somptueux. Il serait du reste étonnant que les postes techniques ne reçoivent aucune nomination aux prochains Oscars.

9. Juste la fin du monde

C'est une nouvelle leçon de cinéma que donne Xavier Dolan avec l'adaptation de la pièce éponyme du dramaturge français Jean-Luc Lagarce. Peut-être moins impressionnante ou inattendue que celle à l'oeuvre dans son précédent long métrage «Mommy», mais tout de même indiscutable.

Une fois de plus, le jeune Québécois fait montre d'une direction d'acteurs époustouflante dans cette histoire déchirante sur la famille, la solitude, les non-dits, les espoirs que l'on continue à porter en soi malgré tout et son pendant direct la résignation. Projeté en compétition à Cannes en mai dernier, le film a remporté le Grand Prix.

10. Room

Le dernier film de ce classement possède des arguments de poids. Ce drame, réalisé par l'Irlandais Lenny Abrahamson et sorti sur les écrans français au mois de mars, raconte l'histoire d'une mère et de son fils de 5 ans retenus prisonniers dans un abri de jardin par un maniaque. Bouleversant, ce huis clos montre le quotidien d'une mère courage qui encaisse pour préserver son fils et qui va tout tenter pour le faire libérer.

Il a notamment permis de révéler au grand public la frimousse du jeune acteur Jacob Tremblay et le talent de l'Américaine Brie Larson qui a obtenu pour ce rôle pas moins de quatre récompenses majeures : l'Oscar, le Golden Globe, le Bafta et le Screen Actors Guild Award de la meilleure actrice.

Mentions spéciales : Captain Fantastic, Dernier Train pour Busan, The Strangers

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