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Enki Bilal: "Vous n'allez pas voir au cinéma une bande dessinée qui s'anime"

Le dessinateur Enki Bilal a présenté à Lyon le projet d'adaptation cinématographique de son album "Animal'Z", une oeuvre "pas apocalyptique mais emprunte de poésie" sur la mutation de la planète, créée grâce à "l'hybridation", mélange novateur de prises de vues réelles et d'animation.[AFP/Archives]

Le dessinateur Enki Bilal a présenté à Lyon le projet d'adaptation cinématographique de son album "Animal'Z", une oeuvre "pas apocalyptique mais emprunte de poésie" sur la mutation de la planète, créée grâce à "l'hybridation", mélange novateur de prises de vues réelles et d'animation.

Coups de crayons vifs, corps humains soignés, animaux hybrides et paysages monochromes sur fond de monde dévasté, Enki Bilal a montré jeudi des bribes de sa prochaine réalisation aux professionnels présents à Cartoon Movie, le laboratoire du cinéma d'animation européen qui se tient à Lyon jusqu'au 9 mars.

"Animal'Z", tiré d'un album éponyme édité en 2009, où l'eau potable est soudain devenue un trésor et la survie individuelle l'obsession de chacun, ne sera pas un film "post-apocalyptique mais emprunt de poésie et d'espoir", présente à l'AFP l'auteur qui signera là sa quatrième réalisation de film.

"C'est dangereux de dire +Vous allez voir une bande dessinée qui s'anime+. L'idée de départ était de partir de l'album, de lui rester fidèle, mais en s'octroyant la liberté d'un glissement de l'écriture vers quelque chose de plus cinématographique, de lui donner un côté +westernien+", précise-t-il.

Déjà en 2004, le film "Immortel (ad vitam)", adaptation de sa trilogie "Nikopol" située en 2095 dans un New York futuriste et sinistré, avait donné le ton en mélangeant images de synthèse et acteurs en chair et en os.

"Quand j'ai fini Immortel, film qui a quand même fait 1 million d'entrées, j'étais déçu par une partie du film, celle en 3D. Elle n'était pas suffisamment poussée et j'aime la perfection. Je réalise que certains de mes éléments graphiques ne supportent pas l'animation, les figures humaines notamment", dit-il.

Investi dans d'autres projets, "un nouvel album, de la peinture, du théâtre", Enki Bilal délaisse alors un peu le cinéma : "Je ne me dis pas +Ohlala tu dois refaire un film+, mes projets rentrent dans des cycles. Un jour, peut-être, je paierai cette liberté car on ne m'attend pas, d'autres gens font du cinéma".

Inspiré par le monde dans lequel il vit, il refuse d'être vu comme "quelqu'un qui dégrade". "Je ne montre pas la violence, au contraire je veux montrer la poésie. Au départ monochrome, le film aura une touche de couleur à la fin pour symboliser l'espoir", développe-t-il.

Et pour se faire, la technique de l'hybridation s'est imposée comme une "évidence" pour le réalisateur.

"On dit +hybride+ car ce ne sera pas un dessin animé mais un mélange entre prises de vues réelles et animation en 2D et 3D", précise François Bernard, le producteur. "Globalement, nous allons reprendre ce qui a marché dans Immortel, à savoir un +acting réel+ avec des comédiens et certains animaux, et apporter des techniques d'animation."

Pour le réalisateur comme pour son producteur, fondateur de Gazato Films, la présence à Cartoon Movie était fondamentale.

"Le projet démarre et nous avons besoin de moyens techniques, technologiques et financiers, ce qui est l'objectif principal de cette rencontre interprofessionnelle", déclare François Bernard.

Après avoir mis à l'affiche Linda Hardy, Thomas Kretschmann, Charlotte Rampling ou Jean-Louis Trintignant, dans "Immortel", Enki Bilal déclare commencer à penser au casting d'"Animal'Z" qu'il espère "très international".

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