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Edouard Baer : "Gérard Depardieu m'a convaincu"

Lucien Jean-Baptiste, Alain Chabat, Edouard Baer et Philippe Duquesne dans Turf. Lucien Jean-Baptiste, Alain Chabat, Edouard Baer et Philippe Duquesne dans Turf. [Alain Guizard / Daniel Angeli ]

Pour les besoin du film TURF,  Edouard Baer se glisse dans la peau d’un turfiste, ces amateurs de courses hippiques. Un milieu qu’il connaît bien pour avoir très jeune occupé les cafés de courses par courses rue de Grenelle. 

Avec Turf, Fabien Onteniente a voulu rendre hommage au film du dimanche soir. En quoi s’inscrit-il dans la veine de ces comédies populaires ?

Qu’est-ce qu’un film du dimanche …une comédie dans laquelle il y a un peu de naïveté, une histoire positive, joyeuse. Une histoire de copains comme pouvaient l’être les films d’Yves Robert avec Un éléphant ça trompe énormément. Fabien Onteniente voit aussi plus loin avec des films italiens peuplés de loosers magnifiques, de traine-savates, de pousse-mégots comme disait Jean Rochefort. En ce sens, je pense que Fabien Onteniente tient ses promesses.

 

Les quatre personnages principaux offrent également un concentré de comédie …

C’est assez joyeux de voir quatre amis, qui se ressemblent si peu, réunis autour d’une passion commune. Chacun a sa spécificité. Lucien Jean-Baptiste est quelqu’un de rangé qui aspire à une vie normale, avec sa femme et ses enfants et un boulot à évolution progressive. Alain Chabat est un kinésithérapeute séducteur invétéré. Philippe Duquesne incarne un Tanguy qui vit chez sa maman gardienne dans un immeuble. Quant à mon personnage, le centre de sa vie, c’est le jeu. Il est persuadé, qu’un jour, il va faire un gros coup. Il incarne le stéréotype du joueur pour qui aujourd’hui n’existe pas, mais n’est que la préparation du coup qui va arriver.  

 

En quoi les courses hippiques offrent-elles un cadre particulièrement cinématographique ? 

Ce qui est drôle c’est de se situer dans un milieu très spécifique et de creuser. Dans la vie, tout à l’air un peu banal, mais, dès qu’on rentre dans le vif du sujet, il y a matière à comédie. Ce n’est pas juste une toile de fond. Il y a de vraies expressions, de vrais personnages.

 

Qu’avez-vous découvert du monde des courses ?

Je connaissais ces personnages par cœur. Très jeune, j’ai fréquenté les cafés de Courses par courses rue de Grenelle. Dans ce quartier chic, on croise tous les types de joueurs. Du joueur chic aux  plongeurs pakistanais des restaurants d’à côté. Qu’ils jouent 100 € ou 5  €, les turfistes partagent la même folie, le même enthousiasme. Que l’on hurle Fleur d’Acajou ou Epagneul Breton, on n’a pas envie d’étrangler l’autre. Ce que j’ai rencontré, en revanche, c’est le monde des gens qui sont plus près des chevaux, les entraineurs, les jockeys, les techniciens.

 

Le film évoque aussi le côté sombre du jeu …

Dès qu’il y a du jeu, du pari, il y a du blanchiment d’argent. Au début, derrière le rôle de Gérard Depardieu, il devait y avoir toute l’histoire de la mafia chinoise, des jeux truqués. Que ce soit les courses ou le monde du football, c’est incroyable de voir le nombre de matchs achetés. Ce n’est pas juste du handball, où un joueur a voulu gagner 10 000 €. Ca se joue à un autre niveau.

 

Après Astérix et Obélix : au service de sa Majesté  vous avez hésité à jouer dans Turf. Pourquoi ?

J’avais peur de la notion de grosse comédie. Est-ce que cela veut dire qu’on est obligé d’avoir de nombreuses entrées ? C’est Gérard Depardieu qui m’a convaincu en faisant des séances chez lui avec Fabien Onteniente et Alain Chabat. Il a lu tout le scénario avec énergie et enthousiasme. C’était vraiment un cadeau qu’il me faisait, parce que, lui, avait déjà accepté le film. Gérard Depardieu est un passionné de cinéma, un agitateur de 7e art, un metteur en rapport. Quand il a de la tendresse pour un projet, il aime que les choses aient lieu.

 

Quel regard portez-vous sur les comédies françaises ?

Hélas, aujourd’hui, la comédie française est le secteur dans lequel on réussit le moins bien. La plupart du temps, on a le concept, avant d’avoir le scénario et  les dialogues. C'est-à-dire qu’on a une bonne idée, l’affiche est déjà faite, les acteurs on déjà dit oui et parfois c’est raté. C’est la différence entre les Bronzés 3 et les autres Bronzés. C’est pourquoi je suis content que TURF soit réussi.

 

En mai, vous jouerez dans Les boulistes. Auriez-vous un goût prononcé pour les hobbies populaires ?

On dirait le label France. Je suis un acteur du label France. C’est un hasard complet. Atmen Kelif m’a proposé un rôle vraiment amusant et m’a laissé carte blanche pour les dialogues. Je joue une sorte de Bernard Tapie qui veut investir de l’argent dans la pétanque.  

 

La bande-annonce du film

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