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Mgr Podvin : "Noël donne une haute dimension à l'homme"

La Nouveau-Né de Georges de La Tour (musée des beaux-arts de Rennes) [DR]

Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France (CEF) revient sur le sens originel de la fête de Noël, célébrée dans le monde entier.

 

 (DR)

 

Que signifie Noël pour un chrétien ?

Dieu se fait homme. Il vient dans le monde sous les traits d’un petit enfant. Cet événement – que nous appelons l’incarnation - est au fondement du christianisme et en fait l’originalité. Dieu se fait homme pour que l’homme puisse être divinisé. Noël, par conséquent, donne une très haute dimension à l’homme.

 

Cette date, le 25 décembre, obéit-elle au hasard ?

La symbolique de la nuit est importante à Noël. Fin décembre, c’est la période du solstice. C’est le moment où le jour commence à rallonger. De la même façon, le Christ, lumière pour les croyants, vient chasser les ténèbres. Et c’est dans la fragilité de la crèche de Bethléem que se déploie toute la force de Dieu.

 

Noël concerne t-il les non-chrétiens ?

Je le souhaite vivement. Tout en respectant ceux qui se tiennent à distance de cette fête, je suis très heureux de constater que même chez ceux qui ne partagent pas notre foi, Noël est un moment où l’on peut se recentrer sur des valeurs comme la famille ou la solidarité. Pour beaucoup, c’est le jour ou jamais d’avoir le cœur le plus large possible.

 

Noël n’est-il pas devenu un simple moment festif et commercial ?

Ma peine, c’est quand Noël est excluant. Quand la fête devient excessive. Quand la surconsommation déshumanise. Quand elle laisse dehors ceux qui ne peuvent y accéder. On peut être sobre dans la fête. Noël, une fois de plus, est le jour où jamais pour être proche de ceux qui souffrent, pour être proche de ceux que l’on oublie.

 

Peut-on décemment parler de la joie de Noël à ceux qui souffrent ?

La seule façon respectueuse de transmettre Noël à ceux qui souffrent est de partager cette nuit avec eux. Alors, la transmission de la joie devient digne. Et je pense tout particulièrement au travail magnifique que font tous ceux qui se mobilisent pour cette nuit-là, au Samu Social ou ailleurs.

 

Pour vous, Dieu choisit de se faire bébé. Quel regard cela donne t-il sur la vulnérabilité ?

L’éthique de vulnérabilité est gravement mise à mal aujourd’hui. On fait n’importe quoi. On ne respecte pas le plus fragile, à commencer par l’embryon ou la personne en fin de vie et tous ceux qui sont vulnérables entre ces deux âges de la vie. N’oublions pas le plus petit. Une société qui oublie la vulnérabilité court à sa perte.

 

Jésus naît dans une famille. Là aussi, quelles leçons en tirez-vous ?

La Sainte Famille de Bethléem ressemble aux familles d’aujourd’hui. La modestie de la crèche évoque la précarité. La fuite en Egypte, les dangers de l’exil. La jeunesse discrète de Jésus, le quotidien répétitif. La Sainte Famille nous révèle la grandeur et la fragilité de la famille. C’est un trésor précieux particulièrement menacé aujourd’hui.

 

C’est le premier Noël du pape François. Cela donne t-il un ton particulier à cette fête ?

A titre personnel, je vais en effet vivre cet « anniversaire de Jésus » en lien très fort avec le pape François. Sa proximité, sa simplicité, nous ramènent à l’essence de l’Evangile. Il ne dit rien de neuf, mais il le dit de façon nouvelle. Et s’il n’a aucune solution technique à nous proposer, il ouvre un horizon de confiance insoupçonné

 

En tant que prêtre et en tant qu’homme, quels sont vos vœux pour 2014 ?

Je souhaite que l’on grandisse davantage dans la confiance. La France est formidable, mais elle est clivée. Nous ne nous écoutons pas assez dans notre diversité. Nous allons connaître de grands défis en 2014, face à la crise, face aux enjeux internationaux. Face à cela, il nous faut susciter une plus grande confiance entre nous tous.

 

 

 

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