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Césars 2019 : Sacré meilleur film, «Jusqu'à la garde» de Xavier Legrand rafle quatre trophées

Denis Ménochet (à droite) joue un père destructeur dans ce drame sur les violences conjugales. Denis Ménochet (à droite) joue un père destructeur dans ce drame sur les violences conjugales. [© KG_Productions]

Le drame familial «Jusqu'à la garde» de Xavier Legrand a remporté, vendredi soir, quatre trophées, dont celui du meilleur film. Il succède à «120 battements par minute» de Robin Campillo.

«Merci pour ce cadeau magnifique», a déclaré, au bord des larmes, le cinéaste de 39 ans, Xavier Legrand, en recevant son César.

Avec dix nominations, son film bouleversant a triomphé lors de cette 44e édition en remportant quatre Césars, dont celui de la meilleure actrice pour Léa Drucker, et a devancé largement «Le grand bain» de Gilles Lellouche, parti pourtant lui aussi favori.

Avec «Jusqu’à la garde», Xavier Legrand a su prolonger avec talent le récit d'un court-métrage «Avant que de tout perdre», qui lui avait déjà valu un César en 2014.

Lion d'argent de la meilleure mise en scène et le Lion du futur pour une première œuvre lors de la Mostra de Venise en 2017, le long-métrage raconte le divorce du couple Besson. La mère, Miriam (Léa Drucker), accuse le père, Antoine (Denis Ménochet), de violences et demande la garde exclusive de leur fils âgé de 12 ans, pour le protéger. Leur fille aînée (Mathilde Auneuveux), elle, est presque majeure. Mais la juge estime les droits du père bafoués et accorde une garde partagée. Le petit Julien (Thomas Giora) va alors tout faire pour protéger sa mère.

Cet acteur, formé au conservatoire national de Paris, qui joue au théâtre, pour le cinéma et la télévision, pensait d'abord écrire pour le théâtre. Mais s'estimant «pas très doué (...) car mon écriture était plus axée sur l'image, sur l'action», il s'est lancé dans l'écriture d'un scénario.

Xavier Legrand a donc mené une longue enquête et rencontré des victimes de violence conjugale, une juge aux affaires conjugales, des psychologues, ainsi que des policiers. Il a également assisté à des groupes de parole pour hommes violents.

Son idée de départ était de «faire une trilogie, trois courts métrages», «sans montrer la violence». Le premier volet, «Avant que de tout perdre», a vu le jour en 2013. Xavier Legrand y décrit la journée où une femme, déjà sous les traits de Léa Drucker, décide de fuir son conjoint, avec ses deux enfants. Le réalisateur a décidé ensuite de fusionner les deux autres courts métrages en un long.

«J'ai appris comment les juges (...) partent d'un postulat assez général, qu'un mauvais conjoint ne fait pas forcément un mauvais parent», et que «s'il n'y a pas de preuves formelles que l'enfant est en danger, il n'y a aucune raison de rompre avec le parent», explique-t-il.

Pour autant, «Jusqu'à la garde» «n'est pas qu'un film social. C'est un thriller», rappelle son réalisateur et scénariste. «Je voulais raconter cet homme (le père) mais pas de son point de vue», plutôt «du point de vue de ses ennemis».

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