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Les ventes physiques de livres en chute libre en ce début d'année

La débrouille est de mise pour les libraires, en attendant la réouverture des commerces le 11 mai prochain.[© Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP]

La fermeture des librairies, effective depuis le 17 mars dernier, pour cause d'épidémie de coronavirus, explique la baisse drastique des ventes de livres en France depuis le début de l'année.

Avec une baisse de 11% des ventes de livres dans l'hexagone, en volume, et de 10,5%, en euros, au premier trimestre 2020 par rapport à la même période en 2019, le secteur connait une crise sans précédent, selon le baromètre Xerfi I+C pour le magazine Livres Hebdo.

Un baromètre qui indique même une chute record des ventes de 33% pour le seul mois de mars (durant lequel a été mis en place la fermeture des librairies), alors que le mois de février enregistrait pourtant une hausse de 6% des ventes par rapport au même mois de l'an passé. 

Et ce sont principalement, sans surprise, les librairies indépendantes et les grandes surfaces culturelles qui pâtissent de la situation, avec une chute sur le début de l'année de 17,5% des revenus tirés du livre, qui va jusqu'à 54% pour le seul mois de mars, et alors même que les chiffres du mois d'avril ne sont pas encore connus. 

Pas de compensation grâce au numérique

La situation des ventes physiques de livres est donc inversement proportionnelle à celle des livres numériques, qui connaissent de leur côté un véritable boom depuis le début du confinement, dans des proportions jamais atteintes auparavant. Selon Livres Hebdo, les plate-formes de ventes de livres numériques enregistrent ainsi une hausse allant de 75 à 200%, ainsi qu'une explosion des téléchargements de l'offre gratuite, qui s'est multipliée depuis deux mois.

Pas de quoi rassurer les espaces physiques de ventes, à l'arrêt presque complet, malgré la débrouille et la mise en place de systèmes de réservation en ligne avec livraison, voire de retrait sur place, qui ne permettent pas de compenser les pertes. Le Syndicat National de l'Edition confirme la gravité de la période, et alerte aussi sur l'après, les maisons d'éditions ayant dû repousser bons nombres de projets. Ainsi, les ventes numériques représentent « assez peu de choses eu égard aux pertes que vont subir les éditeurs durant la période du confinement. Plus de 5000 titres ont été repoussés et ne sortiront même pas en format numérique. On peut imaginer les dégâts» annonce-t-il.

«A la levée du confinement, l'activité ne redémarrera sans doute que très progressivement et l'année 2020, pourtant bien partie, s'annonce exécrable, au-delà même de la période de fermeture imposée», s'inquiète de son côté le syndicat de la librairie française (SLF), qui précise à l'AFP que «pour une majorité de librairies, dont la faiblesse des trésoreries et des marges est bien connue, il va s'agir ni plus ni moins d'une question de vie ou de mort». 

La réouverture progressive de ces espaces qui pourra s'amorcer, comme pour les autres commerces, à partir du 11 mai prochain, ne suffira pas à compenser ces pertes colossales. Le SLF exhorte ainsi les pouvoirs publics (Etat, collectivités locales et partenaires privés) à mettre en place un fonds d'intervention visant à couvrir autant que possible la perte d'exploitation des libraires. 

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