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Rentrée littéraire 2021 : ces 5 premiers romans qui nous ont transportés

Les premiers romans attirent toujours l'attention lors des rentrées littéraires.[© DR]

521 livres pour cette nouvelle rentrée littéraire. Pas évident d'y voir clair. Il y a les grandes plumes évidemment, mais il y a aussi ces nouveaux écrivains, inconnus, qui méritent toute notre attention. La rédaction de CNEWS vous a sélectionné 5 coups de coeur parmi ces primo-romanciers prometteurs.

«Mon mari» de Maud Ventura, éditions de l'Iconoclaste

Ce premier roman marquera très certainement cette rentrée littéraire, tant il est drôle, féroce et jubillatoire à la fois. La jeune normalienne de 28 ans s'interroge sur l'amour et son intensité : peut-on trop aimer ?

Tout au long de ses sept chapitres correspondant chacun à un jour de la semaine, l'auteure raconte l'histoire d'une épouse qui, même après 15 ans de mariage et deux enfants, aime son mari comme au premier jour. Un amour démesuré, obsessionnel, passionnel, qui vire à la folie, car elle craint que cela ne soit pas réciproque.

Ce qui nous a plu : ce premier roman ne sent pas l'eau de rose et la naphtaline. Bien au contraire, il vous pète à la figure, vous interroge, vous déboussole.  Sous couvert d'un amour idyllique, ce livre est dévastateur.

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«Mon mari», Maud Ventura, éditions de L'Iconoclaste, 355 pages, 19 euros.

«Là où la caravane passe» de Céline Laurens, éditions Albin Michel

Coup de coeur pour ce premier roman de Céline Laurens où l'on suit le narrateur, un gitan, à l'occasion du pèlerinage de la communauté des gens du voyage à Lourdes lors du mois d'août.

En s'inspirant de faits réels, l'auteur nous plonge néanmoins dans une fiction fascinante, où l'on s'attache tour à tour aux nombreux personnages haut en couleurs, comme le Grande Dora, Theresa la Harpie, Pépino ou encore l'Etranger.

«Là où la caravane passe» est le récit d'un monde qui disparaît, et où le poids de la nostalgie pèse sur chaque mot. Un roman qui saura donc séduire les amateurs  de rencontres et de voyages. Une plongée dans la communauté des gitans, simple, colorée et attachante.

Ce qui nous a plu : cette intrigue bien ficelée laisse une place à la poésie d'un monde bien souvent méprisé. La gouaille des personnages, leur fierté... Céline Laurens offre aux lecteurs un portrait sans concession d'une communauté trop méconnue.

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«Là où la caravane passe», de Céline Laurens, éd. Albin Michel, 256 pages, 17,90 euros.

«Les confluents» de Anne-Lise Avril, éditions Julliard

Un premier roman engagé où l'on parle d'amour et d'environnement en péril. Avec «Les confluents», Anne-Lise Avril entremêle les époques. D'un côté, le futur, vers 2040, où la montée des eaux est devenue réalité et où l'on peut suivre le combat d'un frère et d'une soeur qui luttent contre l'avancée de l'océan en replantant des arbres dans la mangrove. Et de l'autre, le présent où tout reste possible, et où l'on suit une journaliste indépendante, Liouba, bien décidée à raconter le changement climatique à travers le travail de ceux qui cherchent des solutions.

A travers ses expéditions, la jeune femme fait la connaissance d'un photographe franco-turc, Talal, qui s'intéresse aux mouvements de population et aux raisons de ceux-ci, la guerre, le réchauffement climatique, ... Ils se croiseront aux cours de leurs voyages, travailleront ensemble, nourriront des sentiments l'un pour l'autre. 

«Les confluents» est un texte d'une grande poésie et sensibilité, où l'auteur nous offre un récit sur l'exil et une réflexion sur le monde en devenir.

Ce qui nous a plu : L'intrication poétique des histoires, des lieux et des espaces autour d'un seul et même thème : l'environnement. Et, sans jamais être un énième roman moralisateur !

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«Les confluents», d'Anne-Lise Avril, éd. Julliard, 200 pages, 18 euros.

«True story» de Kate Reed Petty, éditions Gallmeister

Addictif. «True Story» est certainement le plus surprenant de ces cinq premiers romans. Par son sujet mais surtout par son genre. Ou pour être plus juste, par ses genres. Son auteure, Kate Reed Petty, les mélange avec une telle facilité. Le lecteur naviguera entre la fiction, l'horreur et le roman psychologique.

L'histoire tourne autour d'une rumeur qui coure, se répand et enfle sur le campus d'un lycée huppé de la côte Est des Etats-Unis. Alice Lovett aurait été victime d'une agression sexuelle à l'issue d'une soirée bien arrosée entre étudiants. Ses agresseurs, deux joueurs de l'équipe de crosse du lycée, s'en sont vantés auprès de leurs camarades. Le problème, c'est qu'Alice ne se souvient de rien. Elle va alors devoir vivre avec ce traumatisme sans savoir s'il a réellement existé.

Kate Reed Petty joue avec les styles dans son livre. Elle alterne entre les scénarii de films écrits par Alice et sa meilleure amie Haley, des brouillons de lettres de candidature universitaire, des lettres d'Alice à Haley, mais aussi des chapitres à la troisième personne portés par les voix de Richard et Max, les agresseurs présumés d'Alice. Elle brouille les pistes, tente de démêler le vrai du faux, jusqu'à offrir un final surprenant, la clef du récit.

Ce qui nous a plu : Ce roman puzzle nous tient captif. A travers ces 400 pages, Kate Reed Petty décortique avec brio la mécanique de la rumeur, et comment elle peut tout détruire sur son passage. Un livre difficile à oublier une fois qu'on l'a reposé sur la table de chevet.

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«True Story» de Kate Reed Petty, éd. Gallmeister, 448 pages, 24,60 euros.

«Cave 72» de Fann Attiki, éditions JC Lattès

Fann Attiki est peut-être la révélation de cette rentrée littéraire. L'auteur a 29 ans et est originaire du Congo-Brazzaville. Son premier roman «Cave 72» a reçu le prix Voix d’Afriques organisé par RFI et les éditions Lattès.

La Cave 72 est un bar de Brazzaville où Verdass, Ferdinand et Didi s'y retrouvent chaque soir pour boire des bières plus ou moins fraîches et discuter. Mais quand un complot politique impliquant un ancien ministre et plusieurs hommes de main éclate, le Guide providentiel fait de ces trois jeunes hommes des coupables idéaux, et de la cave 72 un repaire d’opposants politiques.

Ainsi ce roman tient à la fois de la satire politique et de l'enquête policière. L'auteur nous emmène dans les coulisses du pouvoir dictatorial où seul prime l'intérêt personnel.

Ce qui nous a plu : Si vous aimez la plume d'Alain Mabanckou, vous ne pourrez qu'apprécier ce premier roman. Plongez sans hésiter dans cette intrigue haletante dans un Congo contemporain.

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«Cave 72», de Fann Attiki, éd. JC Lattès, 256 pages, 19 euros.

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