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Le Goncourt des lycéens 2021 est attribué à Clara Dupont-Monod pour «S'adapter»

Son ouvrage a été élu dès le premier tour de scrutin. [© Olivier Roller/Stock]

Le prix Goncourt des lycéens, l'un des plus prescripteurs pour les ventes de livres, a été attribué ce jeudi 25 novembre à Clara Dupont-Monod pour «S'adapter» aux éditions Stock.

Son ouvrage a été élu dès le premier tour de scrutin, avec 8 voix sur 13, ont indiqué les jeunes jurés de la 34e édition du Prix, créé et organisé par le ministère de l'Éducation nationale et la Fnac, avec l'accord de l'Académie Goncourt.

un roman poétique et touchant sur le handicap...

«Un jour, dans une famille, est né un enfant inadapté». C’est ainsi que commence le roman poétique de Clara Dupont-Monod, qui a également remporté en octobre dernier le prix Landerneau des lecteurs, puis, le prestigieux Prix Femina. 

Au fil de ce récit, d’une extrême justesse, le lecteur suit le quotidien d’une famille résidant dans les Cévennes après la naissance d’un enfant handicapé. Celui-ci ne marche pas, ne parle pas, et ne voit pas. L’arrivée de ce nouveau-né est certes bouleversante pour les parents, mais aussi pour la fratrie. C’est d’ailleurs autour de celle-ci que le livre est construit.

On découvre tout d’abord «l'aîné», qui fait tout pour protéger cet enfant vulnérable, lui fredonne des chansons, et tente de décoder ses pleurs. Puis vient la «cadette», qui, elle, au contraire, jalouse et en colère, le rejette. «Dès sa naissance, elle lui en a voulu. Très précisément au moment où sa mère avait passé une orange devant ses yeux et conclu qu’il ne voyait pas».

...qui donne la parole aux pierres de la maison

Enfin, il est question du point de vue du «dernier», né dans l’ombre de son frère. Leurs ressentis, mais aussi le long parcours du combattant des parents, pour trouver une place dans un centre ou encore remplir les dossiers, sont racontés non pas par une, mais plusieurs narratrices, ou pierres.

Car oui, ici, ce sont les pierres de la maison, dures, comme la vie, qui prennent la parole pour raconter les scènes dont elles sont témoins. Un ouvrage à la fois touchant et poignant, sans pathos, qui met en lumière la force des liens fraternels et l’incroyable capacité qu'a l’être humain de s'adapter.

«JE SUIS VRAIMENT TRÈS ÉMUE»

«Je suis vraiment très émue. C'est un peu comme s'ils accueillaient un peu cette fratrie qui a dû s'adapter, je suis vraiment très émue», a réagi par téléphone l'écrivaine de 48 ans, également journaliste et éditrice, auprès de l'Agence France-Presse (AFP). 

«Ce roman nous a séduits par sa justesse, sa douceur, sa poésie, il laisse une trace lumineuse qui ouvre les portes de la tolérance face au handicap. Merci», a de son côté déclaré la présidente du jury, Nour Benkhabeche, élève de seconde à l'Ecole européenne de Bruxelles IV.

Les autres finalistes étaient «Le Voyage dans l'Est», de Christine Angot (éd. Flammarion), «La carte postale», d’Anne Berest (éd. Grasset), «S'il n'en reste qu'une», de Patrice Franceschi (éd. Grasset), et «Soleil amer», de Lilia Hassaine (éd. Gallimard). 

En 2020, le Goncourt des lycéens a été attribué à Djaïli Amadou Amal pour «Les impatientes» (éd. Emmanuelle Collas), roman au fil duquel elle se penche sur les vies de trois femmes aux destins liés et, à travers eux, sur le thème du mariage forcé au Sahel, de la polygamie et de la violence faite aux femmes.

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