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«Babylon» : 3 raisons d'aller voir le nouveau film de Damien Chazelle avec Margot Robbie et Brad Pitt

Après l'oscarisé «La La Land», Damien Chazelle revient ce mercredi 18 janvier avec son cinquième long-métrage, «Babylon». Voici trois raisons de courir au cinéma découvrir ce film fleuve magistral sur les débuts d'Hollywood.

Trois heures et neuf minutes. Que ceux qui craignent un film trop long se rassurent : le très attendu «Babylon», au cinéma ce mercredi 18 janvier, passe à une vitesse folle. Six ans après «La La Land», qui mettait en scène Emma Stone et Ryan Gosling, et pour lequel il a notamment reçu l’Oscar du meilleur réalisateur en 2017, Damien Chazelle signe une fresque brillante, audacieuse, foisonnante, brutale et démesurée sur le Hollywood des années 1920-1930, ou quand le cinéma muet allait s’effacer au profit des films parlants. Une période aussi glorieuse que cruelle et dévastatrice, qui a broyé une myriade de stars et réduit à néant les rêves de jeunes premiers qui se sont vite brûlés les ailes au contact de producteurs véreux et sans scrupules. 

Brad Pitt, Margot Robbie, Tobey Maguire… un casting de rêve pour un projet ambitieux

Pour incarner cette histoire folle à laquelle il songeait depuis une quinzaine d’années, Damien Chazelle a réuni une distribution aussi spectaculaire et monumentale que l’est son œuvre au gros budget de 80 millions de dollars. Un casting cinq étoiles que l’on croise dès la scène d’introduction d’une vingtaine minutes à ne surtout pas manquer (conseils aux retardataires qui traineraient trop longtemps près de la machine à pop corn). C’est en effet dans une fête hors norme organisée chez un fantasque milliardaire, que les protagonistes de «Babylon» vont voir leurs destins s’entremêler. 

Parmi eux, la sulfureuse et fougueuse Nellie LaRoy (Margot Robbie) en quête de célébrité, Manny Torres (Diego Calva), un immigré devenu assistant qui rêve de percer à Hollywood (et grâce à qui les spectateurs suivent l'histoire), et la star du cinéma muet Jack Conrad inspirée des vedettes John Gilbert, Douglas Fairbanks et Rudolph Valentino qui, elles, ont réellement existé. Et qui de mieux que Brad Pitt pour incarner cet homme charismatique qui déclenche l’hystérie de ses fans à chacune de ses apparitions, multiplie les conquêtes et un sacré penchant pour l'alcool ? Une dépendance qui lui permet d'ailleurs de cacher une grande vulnérabilité et une profonde solitude face à un monde en changement qui conduira à sa perte.

A bientôt 60 ans, l’acteur, dont les similitudes avec son personnage sont nombreuses, est au sommet de son art et livre un jeu tout en autodérision. La prestation de Tobey Maguire dans la peau de James McKay vaut elle aussi le détour. Il campe un patron de casino glaçant et psychopathe que l’on n’aimerait pas rencontrer, même dans ses pires cauchemars. 

Une déclaration d’amour au cinéma sublimée par une bande-originale rythmée

Sexe, drogue et cinéma… «Babylon» se démarque de «La La Land» par son esthétique outrancière totalement assumée et ses scènes orgiaques. Mais ce spectacle haut en couleurs où les stars enchaînent tournages et gueules de bois, rend, comme son aîné, un hommage appuyé au 7e art, non sans une pointe de nostalgie. «Le coup de foudre», «Chantons sous la pluie», «A star is born», «La règle du jeu», «Apocalypse Now» ou encore «Once Upon a Time… in Hollywood» - qui réunissait déjà Margot Robbie et Brad Pitt -, les références sont nombreuses. A noter que Damien Chazelle, qui à 37 ans confirme son statut de prodige, a tenu à ce que «les décors et les lieux soient aussi réels et authentiques que possible». 

Pour ce faire, le réalisateur franco-américain a tourné sur pellicule en 35 mm et en Cinémascope, a embauché des dizaines de figurants et de cascadeurs pour les scènes de combats et de folles soirées, et a de nouveau collaboré avec Justin Hurwitz, qui vient par ailleurs de remporter un Golden Globe pour la bande-originale. Une musique rythmée, énergique et percutante qui contribue à un montage réussi. «Nous voulions doter «Babylon» d'un univers musical qui lui soit propre, un son qui ne soit pas anachronique au point de faire sortir le spectateur des années 1920, mais aussi très éloigné de la représentation habituelle du jazz pittoresque de cette décennie», précise le compositeur. Pour les amateurs, la bande-originale est disponible sur toutes les plateformes ici.

Un portrait acerbe de l’industrie hollywoodienne actuelle

Avec «Babylon», qui a été imaginé pour être vu sur grand écran, Damien Chazelle veut prouver que le cinéma n’est pas mort, qu’il peut même être salvateur à condition d’en appréhender les changements. Et d’en assumer les pertes et les conséquences. A travers cette galerie de personnages qui oscille entre gloire et décadence, le réalisateur dissèque une société en pleine mutation qui fait écho à l’industrie du cinéma actuelle, confrontée à l’émergence des plates-formes ou à une pandémie mondiale qui a mis certaines productions à l’arrêt et bouleversé les modes de consommation des loisirs. 

La créativité est-elle aujourd’hui au service de la rentabilité, comme ce fut le cas avec l’avènement du son ? Tel est l’un des sujets abordés en filigrane dans cette tragicomédie. «Hollywood a connu une série de changements rapides, aux allures cataclysmiques pour l'époque, dans les années 1920. Certaines personnes en sont sorties indemnes, mais beaucoup n'ont pas réussi. Dans des termes contemporains, nous appellerions cela une rupture, souligne Damien Chazelle. Los Angeles est passée d'une ville désertique essentiellement rurale au début des années 1920 à l'une des plus grandes mégalopoles du monde à la fin de la décennie». Une cité des Anges qui fascine encore autant qu’elle effraie. 

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