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Jean-Jacques Goldman : braquage, prison… Qui était Pierre, son demi-frère assassiné en pleine rue à Paris en 1979 ?

Le chanteur et compositeur (à d.) avait 27 ans quand son aîné, Pierre, est décédé. [© PATRICK HERTZOG/AFP]

Icône de la chanson française, Jean-Jacques Goldman avait un demi-frère, Pierre, assassiné à Paris, en 1979. Un activiste d'extrême-gauche et gangster au cœur du film «Le procès Goldman», en salles ce mercredi.

Deux virtuoses et une même fratrie. Jean-Jacques et Pierre Goldman, de sept ans son aîné, partageaient, outre le même père Alter Mojszet Goldman, un amour infaillible pour les mots. Mais alors que le premier est devenu l'une des personnalités préférées des Français, bénéficiant d'une incroyable popularité malgré un retrait de toute vie médiatique depuis plus de vingt ans, le second, lui, a connu un destin beaucoup plus tragique.

Dans «Le procès Goldman» qui sort au cinéma ce mercredi, le cinéaste Cédric Kahn a choisi de s'intéresser à ce frère de l'ombre, cet activiste et gangster qui a évolué loin du star-system.

Un braquage qui aurait mal tourné

Pierre Goldman est né à Lyon, en 1944, de parents résistants. A l’adolescence, il a décidé d’intégrer les Jeunesses communistes, puis l'Union des Etudiants Communistes à la Sorbonne, avant de rejoindre la guérilla vénézuélienne en 1968.

De retour en France, ce militant et intellectuel d’extrême-gauche qui n’avait «ni patron, ni patrie», selon Ambre Bartok, auteure de l'ouvrage «Les Goldman» (éd. Pygmalion, 2018), a vu son aura décliner avec le temps, à l’image des idéaux qu’il défendait, quand son demi-frère Jean-Jacques entrait dans la lumière en tant que chanteur et compositeur.

Ayant bifurqué vers le banditisme, Pierre Goldman est arrêté en décembre 1970 pour le meurtre de deux pharmaciennes, boulevard Richard-Lenoir, à Paris. Un acte qui se serait déroulé un an auparavant et qu’il n'a cessé de nier. 

Abattu en bas de chez lui, à seulement 35 ans

Condamné en 1974 à la réclusion criminelle à perpétuité, Pierre Goldman a rédigé en prison «Souvenirs obscurs d’un juif polonais né en France», vendu à plus de 60.000 exemplaires. Il est, à l'époque, soutenu par des artistes comme Jean-Paul Sartre et Simone Signoret. Le chanteur Maxime Le Forestier a même composé la chanson «La vie d’un homme». Après l'annulation de l'arrêt et un nouveau jugement aux Assises de la Somme, il est acquitté en 1976.

Pierre Goldman a ensuite profité de la vie d'homme libre en compagnie de son épouse guadeloupéenne, Christiane Succab-Goldman. Il a également collaboré avec de nombreux journaux. 

Mais le 20 septembre 1979, non loin de son domicile dans le 13e arrondissement de la capitale, le demi-frère de Jean-Jacques Goldman est tué par balles, en pleine rue, par un supposé groupuscule d’extrême-droite. Il avait 35 ans.

Si l’affaire n’a jamais été élucidée, l’assassinat a été revendiqué : «Aujourd'hui 20 septembre 1979 à 12h30, Pierre Goldman a payé ses crimes. La justice du pouvoir ayant montré une nouvelle fois ses faiblesses et son laxisme, nous avons fait ce que notre devoir nous commandait. Nous revendiquons cet acte au nom du groupe Honneur de la police». Plus de 15.000 personnes ont assisté à ses funérailles au cimetière du Père Lachaise. 

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