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Judith Godrèche : une enquête ouverte après la plainte pour viols sur mineure déposée par l'actrice contre le réalisateur Benoît Jacquot

Alors que l’actrice Judith Godrèche, 51 ans, a porté plainte mardi 6 février pour viols sur mineure contre le réalisateur Benoît Jacquot, avec qui elle a eu une relation lorsqu'elle était adolescente, une enquête préliminaire a été ouverte ce mercredi.

Le parquet de Paris a indiqué ce mercredi 7 février, qu'une enquête préliminaire a été ouverte suite à la plainte pour viols sur mineure déposée par l'actrice Judith Godrèche contre le réalisateur Benoît Jacquot. L’enquête «porte sur les infractions de viol sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité, viol, violences par concubin, et agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité, l’ensemble des faits dénoncés ayant eu lieu entre 1986 et 1992», a ajouté le ministère public, précisant que les investigations ont été confiées à la Brigade de protection des mineurs (BPM).

Mardi, l'actrice Judith Godrèche avait déposé plainte pour viols sur mineure de moins de 15 ans par personne ayant autorité, faits qui sont possiblement prescrits. 

Selon Le Monde, à l'origine de l'information, M. Jacquot, 77 ans, «nie fermement les allégations et accusations de Judith Godrèche». Sollicité début janvier sur ces accusations par l'AFP, le réalisateur n'avait pas souhaité commenter.

La comédienne avait très récemment évoqué cette relation avec le cinéaste, de 25 ans son aîné, dans la série «Icon of French cinema» sur Arte.

La relation aurait débuté au printemps 1986, alors qu'elle avait tout juste 14 ans, et se serait achevée au début des années 1990. Judith Godrèche n'avait encore jamais mis en cause le réalisateur devant la justice.

«La petite fille en moi ne peut plus taire ce nom», disait-elle début janvier dans une story postée sur Instagram, effacée avant d'être remise en ligne, dans laquelle elle parlait d'«emprise» et de «perversion».

L'actrice dénonce la complaisance du milieu du cinéma

«Il s'appelle Benoît Jacquot. Il manipule encore celles qui pourraient associer leurs noms au mien. Témoigner. Il menace de me traîner en justice pour diffamation», disait la comédienne de 51 ans, estimant que le cinéaste est «estimé pour sa perversion». «Qui a de l'estime pour les pratiques de BJ ? Connues de tous et toutes depuis 35 ans ? Qui cautionne et valide ? L'agent qui le représente ? Qu'il m'a présenté à 14 ans ? Son producteur ? Même chose. (...) D'où lui vient ce sentiment d'impunité ? Tout se savait. Et les mêmes sont aux manœuvres», poursuivait-elle, disant craindre qu'on ne lui «tourne le dos», après ces propos.

Sa prise de parole avait été motivée par le visionnage d’un documentaire ancien, où Benoît Jacquot reconnaissait le caractère illégal de sa relation passée avec l’adolescente : «Oui c’était une transgression. Ne serait-ce qu’au regard de la loi (...) on n’a pas le droit en principe, je crois. Une fille comme elle qui avait en effet 15 ans, et moi 40, je n’avais pas le droit», pouvait-on l’entendre dire dans ce documentaire daté de 2011. Devant les enquêteurs, Judith Godrèche a par ailleurs dénoncé également des violences au cours de cette relation, selon Me Heinich.

En début de semaine, la comédienne a de nouveau pris la parole sur les réseaux pour dénoncer les agissements du réalisateur et la complaisance du milieu. «Cette impunité n’existe que grâce à la complaisance, l’absence de compassion et l’inertie du monde du cinéma. (…) Notre pays finance, valide et porte aux nues ce genre d’individu. Qui a pignon sur rue - et crie à qui veut l’entendre qu’il est fier de braver la loi, de coucher avec des mineurs - et que le cinéma Français lui envie sa couverture. Notre société doit se réveiller. Il est temps», a notamment noté la comédienne. 

Judith Godrèche a été révélée dans «Les Mendiants» de Jacquot (1988) puis «La Désenchantée» (1990). Le cinéaste a construit son œuvre autour des actrices, des stars comme Isabelle Huppert ou des débutantes comme Isild Le Besco, sœur de Maïwenn, révélée à 18 ans dans «Sade», premier des six films tournés ensemble. «Je ne peux filmer une comédienne que si j'en suis amoureux», assumait en 2009 l'intéressé dans le journal le Figaro.

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