«Est-il désormais trop tard pour demander pardon ?», chantait Justin Bieber dans son tube «Sorry». Il semblerait que ce soit l'avis des autorités chinoises.
Pékin a en effet annoncé que le chanteur canadien ne sera plus autorisé à chanter dans le pays, à cause de sa mauvaise conduite sur, et en dehors de la scène. Dans le cadre de sa tournée «Purpose World Tour», la pop star avait prévu plusieurs dates en Indonésie, au Japon, aux Philippines, à Singapour et à Hong Kong, mais aucun concert ne devait se tenir en Chine.
Agacé par cette décision, un «Belieber» chinois a demandé le 16 juillet dernier au Bureau de la Culture de Pékin d'expliquer les raisons de ce bannissement : «Justin Bieber a reçu de nombreux prix. Il est talentueux, pourquoi les fans chinois ne sont-ils pas autorisés à profiter de ses concerts ?», a-t-il demandé sur le site du Bureau.
Banni pour «purifier» le marché musical en Chine
Ce Bureau a publié un communiqué le 18 juillet dernier, expliquant que «de [leur] point de vue, en tant que personnalité publique, il avait commis un certain nombre de fautes dans sa vie privée de l’autre côté de l’Atlantique et lors de ses concerts en Chine qui ont entraîné le mécontentement du public».
Ces dernières années, Justin Bieber a en effet fait parler de lui pour ses multiples frasques, dont une affaire de conduite en état d’ébriété au volant de sa Lamborghini en 2014. Lors d’un concert en Chine un an plus tôt, il avait également été pris en photo sur la Grande Muraille, confortablement assis sur les épaules de ses gardes du corps.
«Pour contrôler l’ordre des concerts dans le pays et purifier ce marché, il n’est pas approprié de présenter des artistes qui présentent un mauvais comportement. Nous espérons cependant qu’il continuera d’améliorer son attitude en grandissant, pour devenir un chanteur réellement aimé du public», a conclu le Bureau de la Culture.
Un post Instagram en cause ?
Selon le Hong Kong Free Press, cette exclusion pourrait faire suite à une photo de Justin Bieber postée sur son compte Instagram en 2014 : on y voit le chanteur poser devant le sanctuaire japonais de Yasukuni, un monument sujet à controverse en Chine et d’autres pays parce qu’il abrite les noms de quatorze japonais condamnés comme criminels de guerre par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le chanteur avait exprimé ses plus plates excuses à «tous ceux qu’il avait pu offenser» après la publication de cette photo, ajoutant qu’il aimait autant la Chine que le Japon. Elle a été supprimée depuis.
D’autres artistes occidentaux avaient également été bannis par la Chine, notamment à cause de leurs relations avec le Dalaï lama, qui représente à lui seul la revendication de l’indépendance du Tibet.
En 2015, le groupe américain Bon Jovi avait ainsi dû rayer ses dates parce qu’il avait utilisé une image du chef spirituel tibétain lors d’un concert à Taïwan datant de 2010. Avant eux, les groupes Maroon 5, Oasis et la chanteuse Bjork avaient été contraints d’annuler leurs concerts sur le sol chinois à cause de certaines représentations ou messages en soutien au Dalaï lama.