Lorsqu’une personne trébuche ou s’embrouille dans un discours, on dit parfois familièrement qu’elle s’est «emmêlée les pinceaux».
Une expression née dans l’argot du XXe siècle, mais dont l’origine n’a rien à voir avec le matériel de peinture. Dans ce cas-là, le terme «pinceau» vient du mot «pince», qui désignait, depuis le Moyen Age, la partie avant d’un sabot de cerf, puis, par extension, un pied-de-biche (l’outil).
Les «pinces» et les «pinceaux» ont par la suite été repris dans le langage populaire pour parler de l’extrémité d’un membre, c’est-à-dire la main («se serrer la pince») et le pied («y aller à pinces»).
«S’emmêler les pinceaux» voulait donc dire littéralement s’empêtrer les pieds. A l’image de cette maladresse, la locution a aussi été utilisée au sens figuré pour désigner une confusion mentale.