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«Delphine et Carole, insoumuses» : voyage au coeur du «féminisme enchanté»

Ce film dévoile un pan méconnu de la vie de l'actrice Delphine Seyrig et son soutien passionné au combat féministe. [DR]

Avec «Delphine et Carole, insoumuses», à voir sur Arte le mercredi 4 mars à 22h40, Callisto McNulty retrace le combat féministe et l’irrévérence joyeuse de deux amies : sa grand-mère Carole Roussopoulos, pionnière de la vidéo et l’actrice Delphine Seyrig («L'année dernière à Marienbad», «Le charme discret de la bourgeoisie»).

Cette dernière rencontre Carole Roussopoulos en 1974 qui lui apprend le maniement de la vidéo légère dont elle vont faire un outil d'expression des luttes féministes en réalisant plusieurs films militants.

«À travers leur portrait, nous voulions aussi réhabiliter l'image des féministes, souvent présentées comme rabat-joie et austères. Toutes les deux avaient une approche pas du tout dogmatique ou moralisatrice, mais au contraire pleine d’humour et d’irrévérence. Cette période, dite du 'féminisme enchanté', s'est caractérisée par une forme de radicalité joyeuse, avec des actions et des slogans maniant le second degré» explique la réalisatrice. «Elles ont défendu la nécessité pour les femmes de se réapproprier leur propre image, à une époque où la télévision et le cinéma étaient dominés par les hommes».

En s'emparant de la vidéo, un média nouveau et économiquement abordable, elles ont pu donner la parole à des femmes que l'on n’entendait pas, des prostituées de Lyon aux ouvrières de Lip. Toutes deux avaient une forte conscience politique et la conviction d’une sororité dépassant les barrières de classe.

Le documentaire replonge dans les seventies, époque d'activisme virulent, joyeux et foutraque, et d'une misogynie trop peu contredite. En même temps qu'au féminisme, il rend un vibrant hommage à l'amitié, ainsi qu'à la vidéo comme vecteur d'émancipation.

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