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Le conseil exécutif du Medef préfère Roux de Bézieux

Geoffroy Roux de Bézieux, le 14 mai 2013 à Paris [Eric Piermont / AFP/Archives] Geoffroy Roux de Bézieux, le 14 mai 2013 à Paris [Eric Piermont / AFP/Archives]

Le conseil exécutif du Medef a placé lundi Geoffroy Roux de Bézieux en tête de son vote, consultatif, pour succéder dans un mois à Laurence Parisot, avec une voix de plus que celui qui fait figure de favori, Pierre Gattaz.

L'avis du conseil exécutif est censé guider le choix définitif du président de la principale organisation patronale de France par l'Assemblée générale dont les 560 membres votants auront le dernier mot le 3 juillet.

Venus de toute la France, les 45 membres du conseil ont donné 19 voix à M. Roux de Bézieux, 50 ans, président fondateur du groupe Omea (Virgin Mobile), contre 18 à Pierre Gattaz, 53 ans, patron du Groupe des fédérations industrielles (GFI), a assuré à la presse Hubert de L'Estoile, secrétaire général du Medef.

Six suffrages se sont portés sur Patrick Bernasconi, 57 ans, président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), considéré comme un ancien proche de Mme Parisot, et il y a eu un vote blanc et une abstention.

Le dernier postulant, Hervé Lambel, 48 ans, patron de HLDC, société spécialiste de la production cinématographique et de spectacles vivants, n'a obtenu aucun vote.

Le conseil exécutif s'est exprimé lundi après avoir fait passer le 23 mai un grand oral aux candidats.

A l'issue de la réunion de lundi, Pierre Gattaz a évoqué devant la presse des résultats "dans un mouchoir de poche" et a assuré qu'il allait "continuer de rencontrer des gens, des patrons, des entreprises, des entrepreneurs sur le terrain, dans les fédération".

La présidente du Medef, Laurence Parisot, le 28 mai 2013 à Paris [Pierre Verdy / AFP/Archives]
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La présidente du Medef, Laurence Parisot, le 28 mai 2013 à Paris
 

Patron du fabricant de connecteurs électriques et grand exportateur Radiall, il était considéré comme favori après avoir obtenu le soutien notamment de la puissante Fédération de la métallurgie (UIMM), de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA) et de la Fédération bancaire française (FBF).

Il a rappelé, dans un entretien téléphonique accordé à l'AFP après le vote, avoir "été le premier à sortir en tant que candidat à la mi-janvier", le "premier à se prononcer contre une modification des statuts du Medef, avec fermeté". "Certains auront pu m'en vouloir d'être sorti de la sorte", a-t-il estimé.

Consigne de vote

Mme Parisot avait suscité des protestations au sein de son organisation patronale en tentant d'obtenir un changement des statuts dans l'espoir de pouvoir briguer un troisième mandat. "Toute la saga des statuts a peut-être un peu pollué les ondes", a résumé M. Gattaz. "C'est un conseil exécutif qui correspond à l'ambiance actuelle, un conseil sortant", a-t-il affirmé.

Vingt-cinq des membres du conseil ont été nommés sur proposition de la présidente, souligne Stéphan Brousse, président du Medef Provence-Alpes-Côte d'Azur.

La présidente pourrait donner une consigne de vote "au cercle de ses plus proches", avait expliqué M. Brousse avant le vote. Elle pourrait être tentée de leur suggérer en privé "de rééquilibrer les choses" en votant pour M. Roux de Bézieux quitte à "soutenir le vainqueur" à la fin.

"Si jamais cet après-midi Geoffroy Roux de Bézieux était devant, cela relancerait la campagne et rien ne serait vraiment joué", avait-il souligné.

Hubert de L'Estoile, secrétaire général du Medef, le 28 mai 2013 à Paris [Bertrand Guay / AFP/Archives]
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Hubert de L'Estoile, secrétaire général du Medef, le 28 mai 2013 à Paris
 

M. Roux de Bézieux n'a pas souhaité s'exprimer à l'issue du vote. Quant à Patrick Bernasconi, il a estimé que son mauvais score était lié à une entrée en campagne tardive. "Je vais maintenant analyser ces résultats et je verrai la suite à donner avec mon équipe", a-t-il déclaré dans une allusion a un éventuel ralliement à un candidat.

Comme Mme Parisot, M. Roux de Bézieux vient du secteur des services. Il se dit très attaché au dialogue social, rappelant qu'il a présidé l'Unedic. Patron d'Omea (Virgin Mobile), il critique vivement les réformes successives des retraites en France et prône "l'initiative privée", "une société du risque". Il s'insurge contre "l'utilisation abusive du +principe de précaution+".

Fils de l'ex-patron des patrons Yvon Gattaz (1981-86), Pierre Gattaz se présente en "candidat du terrain" et "de conquête". Il se montre notamment offensif contre les 35 heures qui, disait-il récemment, "nous polluent la vie", sur l'âge de la retraite ou la fiscalité des entreprises.

Il suggère un stage obligatoire d'un an en PME pour les énarques ou la généralisation du programme de "classe en entreprise" afin de provoquer des rencontres entre élèves et salariés. Appelant à une baisse des dépenses publiques, il insiste pour que le Medef prépare étroitement avec le gouvernement les projets de budget.

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