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Investissement : la France compte séduire

[ARCHIVES AFP]

Lors d’un second "conseil stratégique de l’attractivité", l’exécutif a incité les entreprises à investir de plus en plus dans l’Hexagone.

 

Paris, expert en séduction. Les membres de l’exécutif français ont rencontré, dimanche, à l’Elysée, 25 patrons d’entreprises étrangères dans le cadre du second "conseil stratégique de l’attractivité".

Comme lors du premier, qui s’était tenu en février dernier, le gouvernement en a profité pour faire un appel du pied à ces acteurs économiques de premier plan, de Samsung à Volvo en passant par Nestlé. Objectif : convaincre ces sociétés, qui représentent 600 milliards d’euros de chiffre d’affaires, de poursuivre leurs investissements en France. Cinq ministres, Emmanuel Macron (Economie) en tête, ont été réquisitionnés pour animer des ateliers et des tables rondes dans l’après-midi, après une introduction de Manuel Valls et une allocution de François Hollande.

 

La France multiplie les gages

Pour démontrer l’attractivité du pays, le gouvernement mise sur les avancées réalisées depuis huit mois, notamment la mise en place du pacte de responsabilité. L’essentiel des baisses de charges promises aux entreprises a en effet été voté par les députés en juillet dernier. En outre, le remplacement d’Arnaud Montebourg par Emmanuel Macron à la tête de Bercy a été un signal fort envoyé aux potentiels investisseurs.

Le nouveau ministre de l’Economie incarne l’aile libérale de la gauche. Celle qui, à l’instar d’un Manuel Valls martelant à Berlin et à Londres qu’il "aime l’entreprise", n’hésite pas à soutenir les entrepreneurs. Au-delà du symbole, les récentes annonces d’Emmanuel Macron, qui a présenté, la semaine dernière, une loi destinée à dynamiser l’économie française, sont autant de gages donnés aux sociétés étrangères.

Cette volonté de réformer bon nombre de secteurs d’activité, tout comme l’extension du travail le dimanche ou les concertations sur les seuils sociaux, sont à même de séduire les investisseurs étrangers. Et pourraient permettre à la France de se défaire de l’image d’un pays sclérosé, incapable d’encourager l’esprit d’entrepreneuriat.

 

L’obstacle de la fiscalité

Cette opération séduction sera-t-elle suffisante pour redorer le blason français ? Dans son dernier baromètre de l’attractivité, le cabinet Ernst & Young (EY) constate que le nombre de projets d’investissements étrangers en France a augmenté de 9 % en 2013 par rapport à 2012. Si cette première hausse depuis 2010 est un signal encourageant, EY note tout de même que l’écart se creuse avec l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui bénéficient respectivement de hausses de 12 et 15 % des projets sur la même période.

Bien qu’ils reconnaissent des signaux positifs, les investisseurs s’inquiètent de certaines mesures, contradictoires selon eux, comme la mise en place du compte ­pénibilité prévu dans la réforme des ­retraites. Par ailleurs, ils "restent critiques sur le niveau élevé de la fiscalité, souligne le baromètre EY. Pour 43 % d’entre eux, cela reste la priorité." Le coût du travail plus élevé dans l’Hexagone est également pointé du doigt par 34 % des investisseurs interrogés.

S’il veut conclure, l’exécutif devra donc également prouver qu’il est capable de mener des réformes structurelles.

 

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