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Pourquoi les carburants sont-ils si peu chers ?

Depuis la décision de l'Opep jeudi 27 novembre, les prix du pétrole chutent. [PASCAL PAVANI / AFP]

Le baril de pétrole a chuté lundi 1er décembre à son plus bas niveau depuis cinq ans, suite à la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de ne pas réduire sa production, prise le 27 novembre à Vienne. Une dégringolade qui s’explique principalement par un écart de plus en plus important entre l'offre et la demande de pétrole.

 

A Londres comme à New York, les prix du baril se sont effondrés. Le Brent a atteint son plus bas niveau depuis octobre 2009, à 67,53 dollars, tandis que le "light sweet crude" (WTI) côté à New York est tombé au plus bas depuis juillet 2009, à 63,72 dollars.

 

La décision : objectifs de production maintenus

Le 27 novembre, l'Opep a décidé de maintenir son objectif de production à 30 millions de barils par jour. Depuis, les prix du pétrole chutent.

Même si certains opérateurs trouvent la réaction des marchés exagérée alors que la décision de l'Opep était largement anticipée, une offre surabondante, combinée à une faible croissance de la demande, devraient continuer à peser sur les cours l'année prochaine, estiment les analystes.

"Il n'y a aucune fin en perspective pour cette baisse des prix du pétrole, puisqu'un énorme excédent d'offre, d'environ 1,5 million de barils par jour, est attendu pour le premier semestre 2015 et va continuer à peser sur les cours," note la Commerzbank.

 

Pourquoi cette décision ?

La décision de l'Opep est vue comme une réponse à la récente expansion du pétrole de schiste américain, qui grignote les parts de marché du cartel.

Si l'Opep avait décidé de réduire sa production, elle serait entrée dans un cercle vicieux où elle n'aurait cessé de réduire son offre pour lutter contre la baisse des prix face à l'augmentation de la production américaine, estiment les experts de la Société Générale.

En somme, les monarchies du Golfe (Arabie-Saoudite, Emirats arabes unis, Koweït et Qatar) imposent aux autres membres de l’Opep une baisse de leurs revenus sur leur pétrole afin de pouvoir concurrencer les Etats-Unis, contraints de réduire leur production de pétrole de schiste.

 

La Russie et le Vénézuela en pâtissent

La Russie est la première victime collatérale de la chute des prix du pétrole. En effet, le pays produit 10,5 millions de baril/jour soit 11% de la production mondiale. Sa production d'hydrocarbure représente la moitié de ses recettes.

La chute des prix du pétrole a entrainé celle du rouble. Depuis le 28 novembre, la monnaie russe bat de nouveaux records et s'effondre par rapport à l'euro et au dollar tandis que les perspectives économiques de la Russie s'affaiblissent au lendemain de la décision de l'Opep. 

Le Venezuela, qui abrite les plus importantes réserves de pétrole brut au monde, est fortement dépendant de ses revenus pétroliers qui représentent 96% de ses rentrées en devises. De fait, la chute du cours du pétrole a aussi touché le pays sud-américain. Le président Nicolas Maduro a ordonné vendredi des coupes budgétaires après la décision de l'Opep de maintenir ses quotas de production.

 

Qui en profite ?

Lundi 1er décembre, le prix moyen du gazole était de 1,223 euro par litre en France, un prix très faible, alors que les carburants sans plomb sont aussi en chute libre (-2.4% depuis 1 mois pour le sans plomb 95) selon Carbeo.com.

Les premiers à en profiter sont les compagnies aériennes qui consomment de grandes quantités d’essence. 

De même, les consommateurs occidentaux vont gagner en pouvoir d’achat puisqu’ils paieront leur essence moins cher. Selon Le Parisien, sur un plein de gazole de 60 litres en France, on économise aujourd’hui 7,68 euros par rapport aux prix au 1er janvier dernier.

 

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