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Le pétrole poursuit sa chute

Une plateforme pétrolière au large des côtes angolaises. [AFP/ Martin Bureau]

Les cours du pétrole continuaient de chuter mardi et le baril de Brent a plongé sous les 60 dollars pour la première fois depuis cinq ans et demi, l'inquiétude redoublant pour l'économie mondiale après des statistiques chinoises décevantes.

 

Vers 9H40 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 59,18 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,88 dollar par rapport à la clôture de lundi, après avoir chuté jusqu'à 59,02 dollars, son plus bas niveau depuis mai 2009. 

L'autre baril de référence, le "light sweet crude" (WTI), pour livraison en janvier, cotait pour sa part au même moment 54,28 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), en repli de 1,63 dollar par rapport à sa clôture de lundi. Vers 09h30 GMT, la référence américaine du brut est tombé à son plus bas niveau depuis mai 2009. 

 

Annonce d'une contraction de la production manufacturière chinoise

Les cours du pétrole ont de nouveau dégringolé mardi avec l'annonce d'une contraction de la production manufacturière chinoise qui a atteint en décembre son plus bas niveau depuis sept mois, selon l'indice PMI de la banque HSBC.

La Chine est le deuxième plus gros consommateur au monde de pétrole après les États-Unis, et est en passe de devenir le premier importateur mondial de brut.

"Si l'activité manufacturière chinoise ne croît pas, et en l'occurrence se contracte, cela signifie que le reste du monde ne consomme pas tant que ça et que la Chine a besoin de moins d'énergie car elle fabrique moins de produits. Et comme elle est numéro deux économique mondial, cela fait beaucoup d'énergie", a expliqué Mike van Dulken, analyste chez Accendo Markets.

Il a ajouté que les "tentatives désespérées" de la Russie, grand producteur d'or noir, pour soutenir le rouble accroissait les craintes pour l'économie russe au cas où "le pire resterait à venir pour le pétrole".

 

Dégringolade du rouble 

Le rouble a repris sa dégringolade mardi en fin de matinée, atteignant de nouveaux records de faiblesse face au dollar et à l'euro, en dépit de l'annonce par la Banque centrale russe d'une hausse spectaculaire de son taux directeur, passé à 17% contre 10,5% auparavant.

La monnaie russe a perdu depuis le début de l'année 42% de sa valeur face à l'euro et 49% face au dollar. Les cours de l'or noir ont plongé de près de moitié depuis le début de l'année, plombés de façon structurelle par une offre surabondante et une croissance de la demande faible.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a prévu vendredi une croissance de la demande plus timide qu'escompté en 2015. La consommation de pétrole devrait croître de 900.000 barils par jour l'an prochain pour atteindre 93,3 millions de barils par jour (mbj), contre 93,6 mbj anticipés précédemment.

 

L'Opep campe sur sa position

Côté producteurs, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) campe sur sa position de ne pas intervenir sur les marchés pétroliers après avoir conservé son objectif de production inchangé à 30 mbj lors de la dernière réunion du cartel fin novembre à Vienne.

"La faiblesse de l'économie (mondiale) mise à part, les marchés pétroliers ont à gérer leurs propres problèmes," constataient les analystes du courtier PVM. 

Une brève remontée des prix après la fermeture de deux terminaux pétroliers en Libye lundi a été stoppée car il apparait clair que l'Iran veut rejoindre les autres pays du Golfe en baissant ses prix officiels afin de protéger ses parts de marchés, soulignaient les analystes de PVM. 

Début décembre, l'Arabie saoudite a baissé drastiquement les prix officiels de son brut exporté vers l'Asie et les États-Unis. Cette décision de Ryad, chef de file de l'Opep, a été largement interprétée comme la confirmation d'une guerre des prix visant notamment à contrer le développement du pétrole de schiste américain, plus cher à extraire. 

 

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