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Du mieux pour l’emploi ?

L'OCDE mise sur une "légère" inversion de la courbe du chômage au second ­semestre. [PHILIPPE HUGUEN / AFP]

L’organisation internationale a indiqué hier qu’un retournement de la courbe du chômage était envisageable d’ici à la fin de l’année.

 

Après le couperet, une lueur d’espoir. Alors que Pôle Emploi a ­annoncé lundi un record du nombre de chômeurs dans l’Hexagone – 3,53 millions de personnes sans aucune activité au 30 avril – l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est venue éclaircir le tableau hier, en misant, dans ses pré­visions économiques, sur une "légère" inversion de la courbe au second ­semestre.

Un signal encourageant pour le gouvernement, avant la publication, demain, des statistiques de l’Insee sur l’emploi au premier semestre.

 

Une légère décrue en fin d’année

L’OCDE prévoit un retour à 10,1 % de demandeurs d’emploi en France métropolitaine au troisième trimestre, après un pic à 10,2 % au deuxième. Le taux de chômage devrait ensuite continuer à décliner, pour revenir à 10 % fin 2016. En incluant l’outre-mer, il devrait s’établir à 10,5 % fin 2015 et 10,4 % fin 2016.

Ces prévisions corroborent celles du ministre du Travail, François Rebsamen, qui a récemment déclaré que "l’année 2015 sera meilleure que l’année 2014" et que l’on pourrait voir "le chômage refluer" au dernier trimestre.

Un résultat qui viendrait couronner les efforts déployés par le gouvernement concernant l’emploi, chantier prioritaire depuis le début du quinquennat de François Hollande. L’OCDE a d’ailleurs salué certaines de ses mesures, comme le Pacte de responsabilité (lancé en janvier 2014) et le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), qui vont "abaisser le coût du travail […] lors­qu’ils auront atteint leur pleine mesure en 2016". Le gouvernement attend aussi beaucoup de la loi Macron, destinée à relancer la croissance économique et à "booster" les embauches.

A ces dispositifs, il faut ajouter les emplois aidés, rappelle Bruno Ducoudré, chercheur à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). "Pour un coût assez faible, ils auront un effet sur la dynamique du taux de chômage à court terme". D’ailleurs, "les prévisions de l’OCDE n’ont pas pris en compte les 100 000 emplois aidés complémentaires annoncés par le ministre du Travail lundi", souligne l’économiste, qui juge assez "prudentes" les prévisions de l’organisation internationale.  

 

Un marché du travail à réformer 

Ces mesures n’auront cependant pas toutes des conséquences pérennes, ­jugent certains. C’est le cas de Gérard Bonos, de la Société d’économie politique, qui ne place pas de grands ­espoirs dans les emplois aidés. Pour un retournement de la courbe dans la durée, le spécialiste préconise plutôt d’alléger les contraintes législatives qui freinent les entreprises.

Des réserves qui rejoignent celles de l’OCDE. L’organisme souligne en effet que le chemin à parcourir est encore long : "la faible confiance des entreprises pèse toujours sur les investissements" en France.

Pour accélérer le processus d’inversion de la courbe, l’organisation économique exhorte donc le gouvernement à engager en priorité des "réformes structurelles du marché du travail", et notamment à diminuer les taxes. 

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