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Chômage : l'éclaircie serait pour cet été

Les prévisions de l'Unédic se basent sur une perspective de croissance de 1,1% en 2015 et de 1,6% en 2016. [PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Le bout du tunnel, enfin? Le nombre de chômeurs devrait baisser à partir de cet été, selon l'Unédic, qui estime que plus de 90.000 devraient quitter les listes de Pôle emploi d'ici à fin 2016. Mais les travailleurs précaires devraient être plus nombreux.

 

Pôle emploi, qui a enregistré fin avril un nouveau pic historique de 3,53 millions de demandeurs d'emploi sans activité dans l'Hexagone, devrait in fine en recenser 12.000 de plus en 2015. Mais, comme il y a déjà eu un afflux de plus de 35.000 demandeurs d'emploi sans activité entre janvier et avril, leur nombre total devrait donc diminuer entre mai et la fin de l'année.

Concernant 2016, la baisse serait franche, avec 68.000 demandeurs d'emploi sans activité en moins. Il s'agirait alors de la première année de recul depuis 2007, année qui a précédé une crise financière mondiale. A titre de comparaison, quelque 190.000 chômeurs supplémentaires ont poussé la porte d'une agence pour l'emploi l'année dernière. Et plus de 600.000 depuis l'élection de François Hollande en 2012.

 

Basées sur des perspectives de croissance

Les prévisions de l'Unédic se basent sur une perspective de croissance de 1,1% en 2015 et de 1,6% en 2016. Ce début de reprise économique, couplé aux effets du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) et du pacte de responsabilité (40 milliards d'euros redistribués aux entreprises d'ici à fin 2017), permettrait de recréer de l'emploi "dès le 2e trimestre 2015", selon l'organisme paritaire.

Mais, même dans cette hypothèse, le nombre de demandeurs d'emploi exerçant une activité (CDD, intérim ou temps partiel) continuerait à augmenter: +134.000 cette année et +38.000 en 2016, une sérieuse ombre au tableau. Le retour de la croissance s'accompagne dans un premier temps de contrats courts, explique l'Unédic. Et la "transformation de long terme du marché du travail" montre une "forte progression des contrats de durée limitée", a relevé Vincent Destival, directeur de l'Unédic, lors d'une conférence de presse.

Le chef de l'État, qui a échoué à inverser la courbe du chômage au début de son mandat comme il s'y était engagé, conditionne une éventuelle candidature en 2017 à une embellie sur le front de l'emploi. L'OCDE, comme l'Unédic, pense qu'elle pourrait intervenir dans la deuxième moitié de 2015.

 

30 milliards de dette fin 2016

Le nombre total de demandeurs d'emploi indemnisés par l'assurance chômage continuerait toutefois lui à augmenter, creusant encore la dette colossale du régime. Le déficit s'élèverait à 4,6 milliards d'euros en 2015, puis 3,5 milliards en 2016. La dette culminerait ainsi à 29,4 milliards fin 2016, après 25,9 milliards fin 2015. Elle pourrait même atteindre 35,1 milliards en 2018, selon un rapport également dévoilé mardi, mais qui présente un "degré d'incertitude extrêmement élevé", selon Patricia Ferrand, présidente CFDT de l'Unédic, qui a rappelé que "l'assurance chômage est un régime très sensible à la conjoncture".

Pour cet horizon 2018, l'Unédic a également fourni une prévision de chômage, cette fois selon les normes du Bureau international du travail, prévoyant qu'il passera de 10,1% en 2014 à 9,4% en 2018.  "C'est assez préoccupant de voir que les indicateurs économiques s'améliorent et que, malgré tout, le train de l'endettement qui est lancé ne se résorbe pas spontanément", s'est pour sa part inquiété Jean-François Pilliard, vice-président Medef de l'Unédic.

 

De nouvelles règles d'indemnistaion

Les nouvelles règles d'indemnisation, négociées par les syndicats et le patronat au début de l'année dernière, avaient notamment pour objectif de dégager des économies pour le régime. Le gain se chiffrera à 1,9 milliard à l'horizon fin 2016. Entrée en vigueur en juillet 2014, malgré une forte contestation des intermittents du spectacle qui voyaient leur régime durci, l'actuelle convention d'assurance chômage arrive à échéance le 30 juin 2016.

Elle sera donc de nouveau sur la table des partenaires sociaux à partir de fin 2015-début 2016. Une négociation qui s'annonce houleuse, au regard des comptes du régime, que l'exécutif aimerait voir assainis. 

 

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