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Ours blanc : WWF hostile à l'interdiction totale du commerce international

Un jeune ours polaire joue s'ébat dans la neige dans un zoo de Saint-Pétersbourg, le 7 décembre 2012 [Olga Maltseva / AFP/Archives] Un jeune ours polaire joue s'ébat dans la neige dans un zoo de Saint-Pétersbourg, le 7 décembre 2012 [Olga Maltseva / AFP/Archives]

Le WWF, contrairement à d'autres associations de protection des animaux, est hostile à une interdiction totale du commerce des fourrures et trophées d'ours blanc, estimant que le déclin de la population est d'abord dû au changement climatique, a indiqué vendredi un responsable.

Les Etats-Unis, soutenus par la Russie, veulent faire adopter une telle proposition lors de la prochaine réunion de la CITES, organisation affiliée à l'ONU chargée de la protection des espèces en danger, en mars à Bangkok.

Cette proposition vise à faire passer les ours polaires, victimes d'un engouement croissant pour leur fourrure, de l'Annexe II de la CITES - la liste des espèces dont le commerce international peut être autorisé mais est "étroitement contrôlé", à l'Annexe I des espèces les plus menacées.

"Ce n'est pas la bonne approche", a estimé Stéphane Ringuet, en charge de la question des espèces sauvages au WWF-France, lors d'une rencontre avec la presse.

La population d'ours polaires, en déclin, compterait de 20.000 à 25.000 individus vivant principalement au Canada mais aussi aux Etats-Unis, en Russie, au Groenland (Danemark) et en Norvège. Quelque 800 ours blancs sont tués chaque année, et environ 400 commercialisés au niveau international, selon M. Ringuet, pour qui l'espèce ne "remplit pas actuellement les critères" pour rejoindre l'Annexe I.

L'Annexe II permet déjà de gérer les menaces pesant sur l'ours, estime le WWF, qui rappelle que "la perte d'habitat due au réchauffement climatique, et non au commerce international, est le premier facteur du déclin anticipé" des ours.

En décembre, treize ONG françaises, dont la Fondation Brigitte Bardot, le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) ou Les Amis de la Terre, avaient appelé la France à soutenir l'initiative américaine, dénonçant un engouement croissant pour les fourrures d'ours polaires.

Dans une lettre envoyée à ces ONG, le 4 février, la ministre de l'Ecologie a expliqué que la France ne soutiendrait pas cette proposition, sur la foi des "informations scientifiques disponibles" sur l'état de la population.

"Transférer l'ours polaire à l'Annexe I serait sans effet sur la chasse et sur la fonte de la banquise qui constitue la véritable menace pour cette espèce", mais pénaliserait les Inuits qui exportent des articles d'artisanat, ajoutait-elle.

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