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Protection "historique" de cinq requins, décimés pour leurs ailerons confirmée

Une personne prend en photo un requin dans un aquarium en Californie, le 26 avril 2012 [Joe Klamar / AFP/Archives] Une personne prend en photo un requin dans un aquarium en Californie, le 26 avril 2012 [Joe Klamar / AFP/Archives]

La communauté internationale a confirmé jeudi la protection de cinq requins menacés par la surpêche et dont le commerce sera désormais régulé, une décision saluée comme "historique" par les défenseurs de l'environnement après d'ultimes débats.

Plusieurs pays, dont le Japon, ont en effet tenté de rouvrir la discussion sur certaines des espèces protégées lundi, mais ont échoué sous des tonnerres d'applaudissements.

Les 178 pays membres de la Convention sur le commerce international des espèces menacées (Cites) ont donc validé, en plénière, la protection du requin océanique à pointe blanche (ou requin longimane), de trois requins-marteaux (halicorne, grand et lisse) et du requin-taupe, ainsi que des raies mantas.

"C'est le jour le plus important pour l'océan en 40 ans d'histoire de la Cites", s'est réjouie Susan Lieberman, de l'ONG Pew.

"C'est un moment historique, où la science l'a emporté sur la politique", a renchéri Carlos Drews, du Fonds mondial pour la nature (WWF).

Lors de la précédente conférence de la Cites en 2010, des propositions de protection des squales, dont les ailerons sont vendus à prix d'or en Asie, avaient échoué de justesse.

Mais les cinq requins, ainsi que les raies mantas pêchées pour leurs branchies, ont été cette fois inscrits à l'annexe II de la Cites, qui permet de réguler le commerce d'une espèce pour empêcher sa surexploitation.

D'ici à 18 mois, les pays exportateurs seront tenus de délivrer des permis d'exportation pour toutes ces espèces, tout en assurant la survie de chacune, et s'exposeront à des sanctions dans le cas contraire.

"Le déclin de ces espèces exploitées commercialement est un défi mondial auquel doivent répondre des solutions mondiales", a souligné à cet égard Bryan Arroyao, chef de la délégation américaine.

Grand requin blanc, requin baleine et requin pèlerin faisaient déjà partie des rares poissons protégés par la Cites, mais ils n'ont jamais vraiment fait l'objet d'une exploitation commerciale.

Plusieurs pays d'Asie, Japon en tête, se sont une nouvelle fois opposés avec vigueur à l'élargissement de la protection des squales. Ils estiment que les espèces marines commerciales ne devraient pas être gérées par la Cites, mais par les organisations de pêche.

Selon l'ONG Traffic, le commerce d'ailerons est estimé à plus de 480 millions de dollars par an. Et l'Asie est la principale accusée dans cette pêche massive.

Environ 100 millions de requins sont tués chaque année dans le monde, selon l'organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui estime que 90% de la population de l'animal a disparu en un siècle.

"Peut-être est-ce un peu tard" pour les protéger, a admis Steve Galster, directeur de l'ONG Freeland. "Mais mieux vaut tard que jamais". "Maintenant, tout dépend de l'application" des décisions, a-t-il ajouté, insistant pour poursuivre les "progrès importants" dans la réduction de la demande.

Pékin a notamment interdit la soupe d'ailerons dans les banquets d'Etat, et des restaurants réputés à Hong Kong, premier marché mondial, et à Singapour l'ont retirée des menus.

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