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Les pays pauvres dépensent près de 6 fois plus pour rembourser leur dette que pour le climat

En 2019, les nations les plus riches s’étaient pourtant engagés à verser plus de 86 milliards d’euros chaque année aux pays en voie de développement. [MUJAHID SAFODIEN / AFP]

La coalition d’organisations nationales Jubilee Debt Campaign tire la sonnette d’alarme concernant la situation économique des pays les plus pauvres du monde, contraints de payer près de six fois plus pour rembourser leur dette que pour investir dans des mesures en faveur du climat.

Basée sur 34 des pays les plus pauvres du monde, l’analyse indique que ces nations doivent débourser 25,37 milliards d’euros en remboursement de la dette par an, contre environ 4,66 milliards d’euros pour des mesures visant à réduire l'impact de l'urgence climatique.

Cette situation devrait s’empirer selon les estimations de la Jubilee Debt Campaign, qui table sur un écart sept fois plus élevé pour ces mêmes niveaux de dépenses d’ici à 2025.

Une tendance qui n’est donc pas viable et qui doit changer dès la prochaine COP26, qui s'ouvre ce dimanche en présence de la grande majorité des nations mondiales.

«A Glasgow, les pays riches et pollueurs doivent cesser de se dérober à leurs responsabilités et fournir un financement climatique par le biais de subventions, ainsi que d'annuler des dettes», explique Heidi Chow, la directrice exécutive de la coalition, pour The Guardian.

Une restructuration de la dette est obligatoire

Pour mettre fin à ce cercle vicieux pour les pays les moins riches de la planète, les banques et les Etats les plus fortunés doivent absolument alléger, ou supprimer, la dette des nations émergentes. Membre de l’Institut d'information et de négociations commerciales pour l'Afrique australe et orientale, Ausi Kibowa cible un pays africain pour expliquer cette dérive économique et environnementale.

«L’Ouganda intensifie l'extraction de combustibles fossiles afin de payer la dette. Pour lutter contre l'injustice climatique, l'allégement de la dette doit faire partie des prochains pourparlers de l'ONU sur le climat», explique la représentante de l’institut dans les colonnes du journal britannique.

En 2019, lors du sommet sur le climat de l’ONU à Copenhague, les nations les plus riches s’étaient pourtant engagées à verser plus de 86 milliards d’euros chaque année aux pays en voie de développement. 

Un montant qui pourrait être atteint dès 2023 selon le ministre Alok Sharma, qui va présider la COP26. Cependant, deux tiers de cette somme s’effectue sous forme de prêts selon la Jubilee Debt Campaign, qui milite pour une refonte totale du système d’aides, aggravant actuellement les inégalités.

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