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Des scientifiques vont tenter d'observer un trou noir, une première

Les neuf téléscopes se tourneront vers le centre de la Voie lactée où se situe le trou noir supermassif Sagittarius A*.[REMY GABALDA / AFP]

C'est une première dans l'histoire de la recherche spatiale : neuf téléscopes, parmi les plus puissants du monde, vont unir leurs forces du mercredi 5 au vendredi 14 avril pour tenter de capter l'image d'un trou noir. 

Appelé Event Horizon Telescope (EHT), ce projet scientifique associera pour la première fois des dizaines de centres de recherches situés aux quatre coins du monde, «de l'Europe jusqu'au Pôle sud, en passant par le Chili et Hawaii», comme l'indique l'Institut de Radioastronomie Millimétrique dans un communiqué. Ensemble, les neuf téléscopes formeront un «téléscope virtuel» immense, du diamètre de la Terre, qui se tournera vers un point précis : le centre de notre galaxie, la Voie lactée, où se trouve Sagittarius A*, un trou noir supermassif.   

La possibilité de nouvelles découvertes «fantastiques»

Optimiste, le professeur Avery Broderick, physicien à l'Université de Waterloo au Canada et membre du projet, a confié au Globe and Mail que l'équipe de scientifiques «prévoyait la découverte de données fantastiques». 

Malgré le concours d'un «téléscope virtuel» gigantesque, cette observation d'un trou noir reste un défi de taille : si Sagittarius A* est «seulement» dix-huit fois plus grand que le Soleil, il est quatre millions de fois plus massif, et absorbe toute lumière. Il est ainsi, comme son nom l'indique, totalement noir et donc invisible dans l'espace. Le but est dans un premier temps de voir l'horizon du trou noir, soit «la limite au-delà de laquelle la lumière (et évidemment toute la matière) est piégée par le trou noir», explique l'Institut de Radioastronomie Millimétrique.

«Ne vous attendez pas à des résultats rapides», a cependant prévenu Heino Falcke, un professeur de radioastronomie qui siège au conseil scientifique de l'Event Horizon Telescope lors d'un entretien accordé à The Atlantic. «Si nous avons de la chance, nous devrions apercevoir quelque chose qui ressemble à une cacahuète moche», a-t-il ajouté. Si l'opération est un succès, les chercheurs espèrent à terme obtenir l'image «d'une nouvelle lune floue, dont la partie noire représente l'ombre de l'horizon» du trou noir.

Toujours d'après The Atlantic, la taille et la forme de Sagittarius A* permettraient également aux scientifiques de déterminer si la théorie de la relativité d'Albert Einstein est applicable à d'autres milieux, dont celui que constitue la zone située autour du trou noir, où la gravité est plus intense.

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