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«Tireur» de la nationale 4 : un homme condamné à 10 mois ferme

La géolocalisation et les relevés téléphoniques ont mené les enquêteurs jusqu'à un homme de 54 ans, lui-même chauffeur routier. [Illustration / AFP].

Le tribunal correctionnel de Melun a condamné ce lundi 6 décembre à dix mois de prison ferme un chauffeur routier qui a semé la psychose sur la Nationale 4, ses actes faisant croire à un «tireur» sévissant sur l'axe routier.

Fin octobre, les pare-brise de plusieurs poids lourds circulant entre Nancy et Paris avaient été la cible de projectiles inconnus alors qu'ils roulaient de nuit sur la Nationale 4.

Constatant la taille impressionnante des impacts, les chauffeurs avaient aussitôt pensé à des tirs d'arme à feu.

Une fois cette information postée sur le groupe Facebook «Les routiers de la Nationale 4», plusieurs conducteurs avaient à leur tour signalé avoir subi depuis l'été sur cette route des faits similaires, aux origines toujours aussi mystérieuses. La rumeur d'un tireur ciblant les chauffeurs routiers s'était alors répandue dans le milieu.

La psychose s'installant, des transporteurs avaient mis en place des itinéraires de déviation pour que leurs camions contournent le tronçon à risque. La gendarmerie lançant de son côté d'importantes investigations pour retrouver le «tireur».

UN HOMME «en colère» 

La géolocalisation et les relevés téléphoniques ont mené les enquêteurs jusqu'à un homme de 54 ans, lui-même chauffeur routier travaillant sur la Nationale 4, avant qu'il ne soit interpellé au petit matin, avec les grands moyens, à son domicile en Meurthe-et-Moselle.

«En colère» contre les incivilités sur la route, le routier lançait des billes de verre sur des véhicules croisés de nuit sur la Nationale 4 et dont la conduite lui déplaisait (pleins phares, trajectoire en zigzag...). La frayeur ainsi causée était censée les inciter à respecter le code de la route.

Les billes ne suffisant pas à régner la bonne conduite sur la Nationale 4, l'homme envisageait ensuite d'acheter un pistolet de paint-ball. «Il y a eu une espèce d'emballement, de crescendo, pour arriver à l'accident mortel», a constaté la présidente du tribunal.

La justice l'a condamné à vingt-quatre mois de prison dont quatorze assortis de sursis probatoire, et ordonné que la peine ferme soit aménagée en assignation à domicile avec bracelet électronique. Il a également interdiction d'exercer pendant cinq ans en tant que chauffeur de poids lourd.

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