En direct
A suivre

Refus d'obtempérer dans la Creuse : escroc notoire, sujet d'un documentaire... l'étonnant profil du suspect

netflix L'homme est aujourd'hui âgé de 51 ans. [Allociné / Netflix]

Ce jeudi 25 août, à Vidaillat, petit village de 200 habitants près de Guéret (Creuse), deux gendarmes ont été renversés alors qu’ils procédaient à des vérifications sanitaires au cœur d’un élevage de chiens. Le suspect de ce refus d'obtempérer, un ressortissant britannique, est connu pour avoir été un escroc notoire dont l'histoire a fait l'objet d'un documentaire.

C’est une affaire digne d’un film, comme la Creuse n’en avait sans doute jamais connue. Robert Hendy-Freegard, le principal suspect dans l’affaire du refus d’obtempérer près de Guéret, où deux gendarmes ont été renversés, s’avère être la star… d’une série documentaire sur Netflix.

Alors que l’un des deux gendarmes est toujours hospitalisé, le portrait de ce fugitif, qui vit dans la Creuse depuis 2015, se dessine petit à petit. Et l’individu, âgé de 51 ans, est déjà bien connu des autorités au Royaume-Uni.

Un manipulateur condamné à la perpétuité

Dans la série documentaire qui lui est dédiée, «The Puppet Master : Leçons de manipulation» («le maître des marionnettes», ndlr), Robert Hendy-Freegard est dépeint comme un «cruel arnaqueur déguisé en espion britannique», qui «manipule et vole ses victimes, laissant des familles ruinées dans son sillage».

L’affaire a marqué le Royaume-Uni au point d’être adaptée en trois épisodes par Netflix. Robert Hendy-Freegard, «David» comme il se présentait, se serait notamment fait passer pour un agent du MI5, le renseignement intérieur du Royaume-Uni, pour faire croire à une femme qu’elle était menacée par des terroristes de l’IRA (Armée républicaine irlandaise).

L’as du mensonge était parvenu à convaincre la jeune femme et l’avait poussée à fuir sous sa protection… pendant dix ans. Une décennie où elle n’aurait pas pu contacter sa famille, persuadée d’être en danger de mort.

D’autres victimes racontent l’emprise psychologique qu’il exerçait sur leurs proches. En 2005, il avait été condamné à la perpétuité pour enlèvement, vol et tromperie, puis blanchi en appel et libéré, les victimes n'ayant pas, selon les avocats du suspect, «été retenues physiquement», relate le Guardian.

L’épouse de Robert Hendy-Freegard, potentielle victime ?

Robert Hendy-Freegard et sa compagne, Sandra C., se seraient installés à Vidaillat en 2015. Un changement de cadre de vie quelque-peu surprenant. D’autant «qu’on ne voyait jamais sortir Madame», a raconté la maire de Vidaillat à France Bleu Creuse.

Cette dernière, fil rouge du documentaire, vivrait totalement recluse. Au point que ses enfants la pensaient disparue. Pourrait-elle être elle aussi victime de son manipulateur de compagnon ? Oui, selon le documentaire.

Les deux se seraient rencontrés en 2009 par le biais d’un site de rencontre. Depuis, Sandra C. vivrait totalement sous la coupe de Robert Henry-Freegard. Et passerait parfois plusieurs mois seule dans le village creusois, sans voir son compagnon.

Un élevage canin au cœur de la polémique

Les deux gendarmes ont été renversés à la suite d’un contrôle sanitaire réalisé dans l’élevage de chiens de Robert Hendy-Freegard, par une équipe de la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DETSPP).

Les vingt-six chiens élevés par le couple avaient fait l’objet de plusieurs signalements. Détenus en cage de manière illégale, ils avaient été remarqués par le voisinage, qui avait ainsi alerté les autorités.

Robert Henry-Freegard avait pris la fuite au volant de son Audi A3, percutant deux gendarmes qui accompagnaient la DETSPP. L’un, toujours à l’hôpital, a fait l’objet d’une incapacité totale de travail de vingt-et-un jours.

Recherché dans six départements

Robert Hendy-Freegard est aujourd’hui activement recherché par les gendarmes de Creuse, Corrèze, Haute-Vienne, Allier, Indre et Puy-de-Dôme, a précisé la gendarmerie dans un communiqué.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Guéret pour «tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique». Mais le suspect demeure, pour le moment, introuvable.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités