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Infirmière tuée à Reims : le suspect mis en examen pour assassinat et placé en détention provisoire

Une infirmière de 37 ans est morte lundi au CHU de Reims, après avoir été poignardée par un patient souffrant de troubles psychiatriques. [FRANCOIS NASCIMBENI / AFP]

L'homme de 59 ans soupçonné d'avoir tué une infirmière et blessé une secrétaire médicale à coups de couteau, lundi à Reims (Marne) a été mis en examen et écroué ce mercredi 24 mai.

Après avoir reconnu qu'il voulait «se venger» du «personnel hospitalier», l'homme soupçonné du meurtre d'une infirmière, lundi au CHU de Reims, a été mis en examen pour assassinat et tentative d'assassinat, ce mercredi 24 mai. Il a été placé en détention provisoire «conformément aux réquisitions du parquet».

D'après Matthieu Bourrette, le procureur de Reims, le suspect, âgé de 59 ans, célibataire et sans profession, souffre de «schizophrénie et de paranoïa». Il est suivi pour ces pathologies depuis 1985. Lors de sa garde à vue, il a non seulement reconnu les faits, mais a aussi affirmé «avoir pensé son forfait depuis plusieurs mois». Il dit avoir acheté l'arme du crime, un «couteau de cuisine» présentant une lame de 20 cm, le jour même.

Le mis en cause a confirmé avoir donné «plusieurs coups de couteau» aux victimes, l'infirmière décédé et la secrétaire médicale blessée, «en raison de leur qualité» puisqu'il dit en «vouloir à la psychiatrie».

Lors de son interpellation, il avait déjà assuré avoir été «maltraité depuis plusieurs années par le milieu psychiatrique». Devant les policiers, ce quinquagénaire avait promis qu'«à chaque fois qu'il croiserait une blouse blanche, il la planterait parce qu'il voulait se venger», a développé Matthieu Bourrette.

En 2017, le suspect avait déjà été mis en examen à Châlons-en-Champagne pour des «violences aggravées» commises «avec un couteau». Après avoir arrêté son traitement, il s'en était pris à quatre personnes de l'établissement d'aide par le travail (ESAT) dans lequel il travaillait.

Placé sous «curatelle renforcée»

Une audience est d'ailleurs prévue vendredi 26 mai pour statuer sur l'éventuelle «abolition» de son «discernement» dans ce premier dossier. Des mesures de sûreté «pouvant aller jusqu’à l’hospitalisation sous contrainte» pourraient être prises dans ce cadre. Son avocate a toutefois demandé un renvoi.

Régulièrement hospitalisé et placé sous «curatelle renforcée», le mis en cause était soumis à un traitement médicamenteux quotidien. L'enquête concernant le meurtre au CHU de Reims doit notamment déterminer s'il avait arrêté ses soins au moment de son passage à l'acte.

Ce mercredi, une minute de silence a été observée dans tous les hôpitaux de France en mémoire de Carène Mezino, l'infirmière de 37 ans et mère de deux enfants qui est décédée dans la nuit de lundi à mardi. Selon le ministre de la Santé, François Braun, la deuxième victime, une secrétaire médicale âgée de 56 ans, est «sortie du bloc opératoire» et reste «en surveillance».

Pour Force ouvrière Santé, ce meurtre «repose immédiatement la question de la situation catastrophique de la prise en charge des malades mentaux». Le personnel des établissements de soins dénonce notamment une hausse des violences verbales ou physiques de la part des patients et de leurs accompagnants. Les organisations syndicales doivent s'entretenir à ce sujet avec François Braun ce jeudi.

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