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Affaire Jubillar : une nouvelle audience ce jeudi en lien avec l'appel d'un détenu à sa mère

La décision de la chambre d'instruction de la cour concernant cette demande de supplément d'information pourrait reporter le procès de Cédric Jubillar de plusieurs mois. [Lionel BONAVENTURE / AFP]

La justice a pris connaissance ce jeudi 18 janvier d'une demande de supplément d'information concernant l'affaire Jubillar. Elle concerne un appel téléphonique au cours duquel un détenu aurait évoqué le dossier avec sa mère, soulevant des interrogations.

Nouveau rebondissement dans l'affaire Jubillar : ce jeudi 18 janvier, à Toulouse (Haute-Garonne), la justice s'est penchée sur une demande de supplément d'information déposée par le procureur général Franck Rastoul. Elle concerne un échange téléphonique entre un détenu et sa mère, découvert récemment et qui soulève des interrogations.

La décision pour cette requête est attendue le 8 février et, si la chambre de l'instruction de la cour y fait droit, la perspective d'un procès attendu fin 2024 ou début 2025 s'éloignera. D'après La Dépêche du midi, l'appel visé par cette demande a été passé par un homme incarcéré pour tentative de meurtre à la prison centrale de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées, mais cette information n'a pas été confirmée par Franck Rastoul.

Dans cette conversation enregistrée par l'administration pénitentiaire, le détenu aurait non seulement évoqué l'affaire avec sa mère, mais aussi cité les prénoms de trois personnes, dont deux au moins apparaissent dans le dossier Jubillar.

Franck Rastoul a insisté sur le fait que cette demande de supplément d'information n'était «aucunement l'expression d'une carence dans l'instruction» mais «une obligation procédurale». «Cela s'inscrit dans la logique qui depuis le début, prévaut dans ce dossier et qui consiste à vérifier toutes les pistes».

L'un des trois avocats de Cédric Jubillar, Jean-Baptiste Alary, a réagi et dénoncé la «vacuité» du dossier. «Ça fait deux ans et demi, depuis qu'il a été mis en examen, qu'on ne cesse de dire que ce dossier n'est pas suffisamment étoffé, que tout n'a pas été vérifié pour obtenir la manifestation de la vérité», a-t-il fustigé.

Ce jeudi, le débat «a porté sur l'utilité ou non d'accéder aux demandes de l'accusation, du parquet général, de faire droit au supplément d'information qui a été sollicité», selon Alexandre Martin, qui défend également Cédric Jubillar. «Chacune des parties a donné son avis et dans quelques jours (le 8 février, ndlr) la chambre de l'instruction donnera le sien», a-t-il ajouté.

L'ordonnance de mise en accusation contestée

En parallèle, la défense a fait appel de l'ordonnance de mise en accusation (OMA) renvoyant Cédric Jubillar devant la cours d'assises à Albi. Ses avocats estiment qu'elle porte atteinte à sa présomption d'innocence étant donné que, dans un passage du document, les deux juges d'instruction écrivent que «l'ensemble des éléments recueillis lors de l'information judiciaire démontre que Cédric Jubillar est l'auteur du meurtre de son épouse». La chambre devra donc également se prononcer sur ce point.

Dans cette affaire sans corps, Cédic Jubillar, peintre-plaquiste de 36 ans, est accusé d'avoir tué son épouse, Delphine, infirmière de 33 ans. Cette dernière a disparu de la maison familiale de Cagnac-les-Mines (Tarn) dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 et personne n'a retrouvé sa trace depuis.

A l'époque, le couple, qui a deux enfants âgés de 18 mois et six ans au moment des faits, était en instance de divorce. Avant la disparition, Cédric Jubillar avait tenu des propos qui avaient heurté des membres de sa famille : «Je vais la tuer, je vais l'enterrer et personne ne la retrouvera... Si Delphine me quitte un jour...», selon l'acte d'accusation.

Incarcéré depuis juin 2021, le peintre-plaquiste continue de nier toute responsabilité dans la disparition de sa femme. Estimant que les enquêteurs ne disposent pas de preuves de sa culpabilité, sa défense a déposé plusieurs demandes de mise en liberté, toutes rejetées par la chambre de l'instruction de la cour d'appel.

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