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Mort d'Emile : enquête, courage des parents, mise en situation... Retour sur neuf mois de recherches intenses

Ce dimanche 31 mars, le parquet d’Aix-en-Provence a annoncé la découverte d’«ossements» à proximité du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence) appartenant au corps du petit Emile, porté disparu depuis juillet 2023, mettant ainsi un terme à neuf mois de recherches pour tenter de retrouver le petit garçon.

Une nouvelle enquête qui commence. Des ossements du petit Emile, garçonnet de deux ans et demi porté disparu depuis le mois de juillet dernier dans le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), ont été retrouvés, a annoncé le parquet d'Aix-en-Provence dans un communiqué ce dimanche 31 mars. Retour sur neuf mois d’interminables recherches.

Samedi 8 juillet : la disparition

Le samedi 8 juillet à 17h15, après sa sieste, le petit garçon jouait dans le jardin de ses grands-parents, habitants du village du Vernet (Alpes-de-Haute-Provence). Ces derniers s'étaient aperçus de son absence lorsqu'ils l'ont cherché, en vain, pour l'emmener faire une excursion en voiture.

C'était alors le premier jour des vacances d'été. Dans la maison, «plusieurs autres membres de la famille sont également présents» mais aucun des deux parents, avait précisé le parquet à l'époque.

«Le temps que la famille, les proches, les voisins procèdent aux premières vérifications, le premier appel à la gendarmerie intervient vers 18h», avait expliqué le procureur Rémy Avon. 

Dès le lendemain, dimanche 9 juillet, un appel à témoins avait été lancé pour retrouver le petit garçon et une ligne téléphonique dédiée ouverte. Dès le mardi soir suivant, la gendarmerie avait reçu plus de 1.200 signalements.

Des premières recherches vaines

Toujours au lendemain de la disparition d'Émile, les premières recherches avaient été lancées et une enquête pour «recherche des causes de disparition inquiétante» ouverte. Le parquet avait indiqué adopter une stratégie dite «de l’escargot».

D’importants moyens avaient été mobilisés pour les recherches, dont «des gendarmes départementaux avec le peloton de surveillance et d’intervention, des gendarmes mobiles, les pelotons de gendarmerie de haute montagne, des équipes cynophiles (…) on a fait appel aux hélicoptères, on a aussi des drones, c’est la complémentarité entre les deux qui nous permet d’être efficaces», avait indiqué la porte-parole de la gendarmerie nationale Nassima Djebli. à CNEWS.

Pendant deux jours, des centaines de bénévoles, randonneurs, chasseurs, sont venus aider les enquêteurs. Au total, «97 hectares de champs, de bois ou de terrains escarpés» ont été "minutieusement" scrutés», selon ce qu'avait précisé début juillet Rémy Avon, le procureur de Digne-les-Bains.

Lundi 10 juillet au soir, le préfet des Alpes-de-Haute-Provence avait annoncé la fin des «battues citoyennes» et seules les opérations de «ratissage judiciaire» se sont poursuivies.

Ouverture d’une enquête préliminaire le 17 juillet

Une semaine plus tard, une enquête préliminaire avait été ouverte pour «recherche des causes de disparition inquiétante», avait annoncé le parquet de Digne-les-Bains.

Il n’était pas possible de maintenir le régime d’enquête de flagrance durant plus de huit jours, d'après l’article 74-1 du Code de procédure pénale. Le mardi 18 juillet, une information judiciaire «en recherche de causes de cette disparition» avait ainsi été ouverte et deux juges d'instruction du pôle d’Aix-en-Provence avaient également été cosaisis.

Le procureur de la République de Digne-les-Bains, Rémy Avon, avait justifié cette information judiciaire en raison de la «complexité de l’affaire». 

Enfin, une brigade cynophile spécialisée dans la recherche de restes humains avait été dépêchée sur place, le 25 juillet. Elle avait été épaulée par des drones, mais ces recherches n'avaient pas non plus permis de mettre la main sur un quelconque élément nécessaire à l'enquête.

L’enquête requalifiée pour «enlèvement» et «séquestration»

L'affaire de la disparition du petit Emile a connu un nouveau tournant le 21 août, avec la requalification de l'enquête aux faits criminels «d'enlèvement» et «séquestration», après avoir été considérée au départ en tant que «disparition inquiétante».

Aucune évolution n’est à l’origine de cette requalification, considérée comme «purement technique» et destinée à offrir «plus de souplesse» aux enquêteurs. 

Le 6 septembre, le procureur d'Aix-en Provence Jean-Luc Blachon avait refusé de «parler des actes d'investigations en cours», mais avait évoqué «une cellule d'investigation nationale très active» sur le dossier.

«Non, l'enquête n'est pas au point mort, on continue à exploiter des pistes», avait-t-il assuré, indiquant toutefois n'avoir «rien de significatif à dire» sur l'affaire particulièrement sensible.

«On ne peut s’empêcher d’espérer»

Les parents d'Emile avaient décidé de sortir du silence, près de deux mois après la disparition de leur fils, le 29 août. Dans une interview accordée à Famille Chrétienne, ils étaient revenus sur la terrible épreuve qu’ils traversaient. «On imagine forcément le pire, mais on ne peut s’empêcher d’espérer», a confié au magazine catholique Colomban, le père du petit Emile. 

«Cela ne nous fait pas peur de demander à Dieu un miracle (… ) Parfois, nous sommes submergés par le chagrin et l’angoisse. On désespère un moment, et ensuite on est comme soulevés par l’espérance à cause d’une lettre ou d’un signe qui nous touche», avait raconté Marie, sa mère.

«Nous continuons à implorer le Seigneur. Nous ne tournons pas la page et nous continuons à espérer... Nous demandons à tous ceux qui veulent faire quelque chose pour nous de continuer à prier», avait ajouté le père de famille. 

Le 24 novembre, toujours pour nos confrères de Famille Chrétienne, et à la veille du troisième anniversaire de leur fils, les parents d'Emile avaient diffusé un message vocal. Ils appelaient notamment quiconque avait une information sur l'affaire, à la divulguer. «Comprenez notre détresse, dites-nous où est Emile», avait imploré la mère.

Une «mise en situation» peu concluante ?

Quelque 17 personnes ont été convoquées par la justice le 28 mars 2024 à l'ocassion d'une «mise en situation», pour reconstituer le moment où le garçonnet avait été aperçu pour la dernière fois dans le hameau du Haut-Vernet le 8 juillet.

Cette mise en situation avait commencé à 9h du matin et s'était achevée en fin d'après-midi. Aucun résultat n'avait alors été évoqué par les enquêteurs, ni la police.

Découverte d’«ossements» le 30 mars

Néanmoins, ce samedi 30 mars, alors qu'une randonneuse se promenait près du hameau du Haut-Vernet, situé à 1.200 mètres d'altitude, cette dernière a découvert des ossements.

Grâce à l'ADN présent sur les os, dont un crâne, ces ossements ont formellement été identifiés comme appartenant au petit Emile, a annoncé le parquet d'Aix-en-Provence dans un communiqué du 31 mars. 

«Les enquêteurs prenaient possession des ossements immédiatement transportés à l’IRCGN (Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie nationale : ndlr) afin de faire procéder à des analyses d’identification génétiques qui permettaient de conclure ce 31 mars qu’il s’agissait des ossements de l’enfant Emile Soleil», a précisé le parquet.

Les analyses criminalistiques sur les ossements vont se poursuivre sous la direction des magistrats instructeurs, pour identifier la cause de la mort du petit et ainsi pouvoir faire avancer l'enquête. 

«la gendarmerie nationale se consacre à déployer des moyens pour entreprendre des recherches complémentaires sur la zone géographique où ils ont été retrouvés», a ajouté le parquet.

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