En direct
A suivre

Mort d'Émile : cinq questions au cœur de l'enquête

La zone de découverte des ossements avait longuement été fouillée par les enquêteurs pendant les neuf mois de recherche. [@DR]

Deux jours après l’annonce de la découverte d’ossements du petit Emile Soleil, l’enquête se poursuit pour déterminer les circonstances de la disparition et de la mort du jeune garçon. Cinq questions sont au centre des investigations.

Mort accidentelle, homicide involontaire ou meurtre ? C’est la question principale qui se pose après la découverte d’ossements, dont le crâne du petit Emile, à moins de deux kilomètres du lieu de sa disparition, dans le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), alors que la zone avait longuement été fouillée par les enquêteurs pendant les neuf mois de recherche. 

 Pourquoi les ossements n'ont-ils pas été découverts plus tôt ?

La découverte des ossements du petit Emile par une randonneuse, dans une zone «déjà inspectée plusieurs fois» pendant les neuf mois de recherche, notamment au cours de battues citoyennes ayant rassemblé plusieurs centaines de personnes dont 80 gendarmes et d’importants moyens technologiques, comme une caméra thermique, pose de multiples questions. La première piste explorée par les enquêteurs se porte donc sur le déplacement des ossements par une personne, ce qui induirait l’hypothèse d’un homicide involontaire, ou d’un meurtre. 

Si la configuration du terrain laisse une infime possibilité que les enquêteurs soient passés à côté des ossements, il semble probable pour ces derniers que les os aient été déplacés, possiblement juste avant leur découverte par une randonneuse. Par ailleurs, les passages réguliers de chasseurs locaux, souvent accompagnés de chiens, sur cette zone, semblent confirmer cette hypothèse. Seules des recherches complémentaires avec gendarmes, enquêteurs et chiens spécialisés, pour trouver de nouveaux indices, par exemple les restes du corps du petit Emile, pourraient permettre d’orienter les investigations vers une autre piste. 

La science pourrait d’ailleurs rapidement confirmer cette piste, puisque l’analyse de «la terre» et de «tous les éléments végétaux» devrait permettre de savoir si les ossements ont été déplacés où s’ils se trouvaient sur le terrain depuis plusieurs mois. 

Un animal a-t-il pu tuer l'enfant ou déplacer le corps ?

S’il semble peu probable pour les enquêteurs que les ossements aient été présents sur la zone de découverte depuis le début des recherches, le déplacement de ces derniers pourrait avoir été effectué par un animal. En effet, dans cette zone rurale et forestière, qualifiée par les enquêteurs de terrain «très accidenté», présentant «beaucoup de dénivelé» et une végétation «très forte» et «dense», de nombreux animaux pourraient avoir déplacé ou enterré (et donc déterré dans un second temps) le corps, voire les ossements du jeune garçon. 

L’éventuel rôle d’un animal dans la mort du petit Emile avait d’ailleurs rapidement été envisagé par les enquêteurs l’été dernier. D’autant que de nombreux prédateurs sont présents dans la zone forestière du Haut-Vernet, avec notamment des loups «en meute» dans le département, des renards, ou encore de gros rapaces comme des aigles, souvent aperçus dans la région. Le maire du Vernet, François Balique, avait lui-même dénoncé des attaques de loups sur des animaux domestiques dans sa commune en 2017.

L’étude minutieuse des os retrouvés pourrait ainsi permettre de déceler des traces de morsures, ou de détériorations liées à des animaux. Les ossements ont d’ailleurs été confiés, dès samedi soir, à une équipe d’anthropologues de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) à Pontoise. Cette piste n’exclurait toutefois pas définitivement la possibilité d’une intervention humaine, volontaire ou non, dans la mort du petit Emile. 

les conditions météorologiques ont-elles eu une influence ? 

En raison de la densité de la zone et des conditions météorologiques changeantes, notamment avec les nombreuses intempéries qui ont frappé la région au cours de ces neuf derniers mois, une modification naturelle significative du terrain n’est pas à exclure. Des ossements potentiellement enterrés auraient ainsi pu réapparaître plusieurs mois plus tard, consécutivement à des précipitations.

Par ailleurs, la disparition du corps d’Emile est survenue en plein été, dans une période où la chaleur accélère tous les phénomènes de décomposition cadavérique, en attirant notamment les insectes. La pluie ou l’humidité peuvent également conduire à une certaine dégradation, au déplacement, ou au déterrement du corps. Une piste qui n’exclurait pas non plus une intervention humaine, volontaire ou non, dans la mort du petit Emile. 

POurquoi la randonneuse a-t-elle déplacé les ossements ?  

Alors que les ossements ont été découverts par une randonneuse, dont l’identité demeure inconnue à ce stade, les enquêteurs n’excluent pas d’explorer cette piste, selon Le Figaro. La randonneuse, qui serait une habitante de la région du Haut-Vernet, a présenté certains éléments troublants face aux enquêteurs. Elle aurait notamment transporté le crâne du petit garçon dans sa voiture pour le déposer à la gendarmerie, un comportement contre-indiqué puisqu’il s’agit d'une détérioration de la scène de crime, et d'un acte qui peut paraître suspect. Pour l’heure, celle-ci n’a pas été placée en garde à vue. 

La mise en situation a-t-elle permis de faire avancer l'enquête ?

La piste d’un homicide involontaire, voire d’un meurtre, perpétré par un membre de la famille ou un proche du petit Emile, n'est toujours pas écartée. C’était d’ailleurs l’objectif principal de la récente mise en situation : déterminer avec précision les alibis de chaque proche ou membre de la famille au moment de la disparition du corps. On ne sait en revanche pas si cette mise en situation a joué un rôle ou non dans la découverte de la dépouille.  

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités