Evidemment, il va manquer quelques têtes d’affiche. Zlatan Ibrahimovic (Suède) n’a pas réussi à offrir un voyage à Rio à ses coéquipiers, comme Gareth Bale (pays de Galles), Falcao (Colombie) a encore le genou qui grince, Marco Reus a dit non à la dernière minute, et même notre Franck Ribéry national est sur le flanc.
Mais le casting présent au Brésil aura quand même fière allure. A commencer par… les Brésiliens eux-mêmes. Car les Auriverde ont, sur le papier, le meilleur défenseur du monde, Thiago Silva. Un «monstre» (surnommé «O Monstro») derrière, mais aussi un autre devant : Neymar va être scruté de la tête aux pieds.
De quoi laisser un peu de répit à Ronaldo et Messi, qui vont avoir une nouvelle occasion de jouer à «qui est vraiment le plus fort du monde ?» Coéquipiers du Portugais à Madrid, Sergio Ramos (Espagne) et Luka Modric (Croatie) sortent d’une saison pleine et pourraient faire des dégâts, dans la surface adverse comme dans la leur.
Un rôle que comptent bien remplir Yaya Touré (Côte d’Ivoire), le mister «box to box» de Manchester City, ou «Schweini», dont la forme pourrait en dire long sur la capacité de l’Allemagne à aller au bout.
Cristiano Ronaldo, 29 ans, Portugal
La seule vraie question que l’on se pose avec CR7 est d’ordre physique. Il a terminé la saison usé, avec un genou meurtri. Sa participation au Mondial a même été remise en question quelques jours. Bien sûr, il sera là. Mais sera-t-il en pleine possession de ses moyens ? Avec son style de jeu, on aura la réponse très vite. En attendant, le Portugal espère. Et angoisse.
Lionel Messi, 26 ans, Argentine
Programmé pour être la star de ce Mondial, il en est surtout l’énigme. Quel Lionel Messi va-t-on voir au Brésil ? Celui qui a été le meilleur joueur du monde durant quatre années ou ce petit joueur perdu, errant, ou marchant c’est pareil, lors des trois derniers mois. En clair, Messi a-t-il «carotté» la fin de saison ou a-t-il un vrai souci ?
Neymar, 22 ans, Brésil
Il est l’espoir du peuple brésilien, l’arme offensive qui peut amener un 6e titre à la Seleçao. Sa saison au Barça a été compliquée. Coincé sur le côté gauche, souvent mal utilisé, Neymar a un autre rôle et d’autres responsabilités dans sa sélection. S’il est grand, le Brésil ne sera pas loin du titre.
Bastian Schweinsteiger, 29 ans, Allemagne
Véritable clé de voûte du Bayern Munich et de l’équipe d’Allemagne, il a besoin d’être au top sur le plan physique pour donner la pleine mesure de son abattage et de sa puissance, ce qui n’est pas toujours le cas depuis un moment. Sera-t-il en pleine possession de ses moyens durant le tournoi ? La Mannschaft en a besoin.
Luka Modric, 28 ans, Croatie
Un des éléments clés de la victoire du Real Madrid en Ligue des champions. Parvenir à combiner un vrai travail défensif et une justesse technique de haut niveau est une rareté. Si vous aimez les transversales de l’extérieur du pied, il ne faut pas rater les matchs du Croate.
Yaya Touré, 31 ans, Côte d’Ivoire
Ceux qui ne regardent jamais Manchester City ne savent pas ce qu’ils ratent. L’Ivoirien est exceptionnel, capable de jouer en sentinelle ou en meneur de jeu. Il a ce don de prendre un match à sa charge. Si son équipe parvient à développer un jeu collectif, il sera rayonnant. Un des meilleurs joueurs du monde.
Daniel Alves, 31 ans, Brésil
Les années passent et même s’il a un peu moins d’énergie qu’auparavant, il reste le latéral droit le plus offensif de la planète. Sur son côté, il aura une grande responsabilité dans l’animation du jeu brésilien. Avant de, peut-être, quitter le FC Barcelone pour de nouvelles aventures.
Thiago Silva, 29 ans, Brésil
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne s’est pas foulé lors des deux derniers mois avec le PSG. Ses prestations s’en sont sensiblement ressenties. Mais là, on devrait voir la différence. Parce qu’avec le Brésil, il est en mission. Parce qu’avec le Brésil, il est le capitaine. Parce qu’avec le Brésil, il veut être champion du monde.
Sergio Ramos, 28 ans, Espagne
Même si par bien des côtés il est exaspérant – j’arbitre tout seul, je mets sans cesse des coups – il reste tout de même le meilleur joueur du monde à son poste. Son énergie et sa rage de vaincre sont exceptionnelles. Auteur de trois buts capitaux dans la quête de la «Decima» du Real Madrid, il est la base de l’Espagne, championne du monde en titre.
Jordi Alba, 25 ans, Espagne
Dans un football défensif de Golgoths, il détonne avec son 1,65 m, sa fantaisie et son goût immodéré pour l’attaque. Il a été un des rares joueurs du Barça à surnager cette saison. Et dans une équipe espagnole qui va certainement jouer au petit trot, il sera ce brin de folie qui pourrait débloquer certaines situations.
Guillermo Ochoa, 28 ans, Mexique
En arrivant à Ajaccio, la star mexicaine avait un style assez folklorique, fait d’incessants plongeons. En travaillant à «l’européenne», Ochoa a gardé toute son énergie, mais en progressant dans son positionnement. En fin de contrat, il a une Coupe du monde pour montrer tout son talent et signer dans un grand club.
Luiz Felipe Scolari, 65 ans, Brésil
Le sélectionneur brésilien doit avoir des nuits difficiles. La situation sociale au Brésil est tellement tendue que le parcours de l’équipe nationale prend une importance politique démesurée. Vu les tensions, la Seleçao est quasiment obligée de gagner, ou d’aller le plus loin possible. Luiz Felipe Scolari a de l’expérience. Ce n’est pas un adepte du football samba, mais ça tombe bien, ce n’est pas ce qu’on lui demande en priorité.