En direct
A suivre

Benzema est un cas, par Pierre Ménès

Pierre Ménès. [A MEUNIER / ICON SPORT / POUR DIRECTMATIN ]

Pierre Ménès est une figure du paysage footballistique français. Ancien reporter à L’Equipe, cette intarissable grande gueule officie aujourd’hui en qualité d’expert pour le Canal football club. Tout au long de la Coupe du Monde au Brésil, il tient ses chroniques dans les colonnes de Direct Matin.

 

Par habitude, mais aussi avec un professionnalisme qui m’honore (tant qu’à faire…), je regarde toujours les matchs de l’équipe de France le lendemain matin à tête reposée, pour peu qu’il me reste encore quelque chose de reposé chez moi. Ce visionnage "à froid" confirme certaines impressions, en général les plus fortes, ou en pondère d’autres, voire les contredit.

Ce matin (hier matin, ndlr), d’un œil vitreux, j’ai surtout porté mon attention sur la prestation et l’attitude de Karim Benzema au moment de revoir ce huitième de finale contre le Nigeria (2-0).

En direct, je l’avais trouvé lamentable durant son heure à gauche, boudant de façon ostensible sans consentir le moindre effort sur le plan du replacement défensif, laissant Patrice Evra, qui n’a vraiment pas besoin de ça, à l’abandon.

A l’occasion de la sortie du fantôme d’Olivier Giroud, avec lequel il n’a échangé que trois ballons en une heure, l’attaquant madrilène était repassé dans l’axe, se créant enfin deux occasions très nettes, tout d’abord à la sortie d’un une-deux avec Antoine Griezmann, conclu par un duel perdu de justesse face à Vincent Enyeama, puis sur une jolie reprise de la tête repoussée par le portier lillois, qui amena le corner et le but de Paul Pogba.

 

Pas de place pour les sentiments 

C’est évidemment bien trop peu pour un joueur de ce calibre, et son attitude durant les soixante premières minutes est préoccupante, pour ne pas dire choquante. Ne vous inquiétez pas, Didier Deschamps a tout vu.

Mais nous sommes au pied d’un quart de finale face à l’Allemagne et l’heure n’est pas au sentiment.

Mê­me s’il n’est pas le seul responsable de sa triste prestation, Giroud est condamné. Parce que Griezmann a fait une excellente entrée et parce que Benzema a nettement fait comprendre que, pour lui, c’était l’axe ou rien. Et je vois mal le sélectionneur français se passer de lui.

Ce qui compte, c’est de sortir l’Allemagne, bien évidemment. Mais ça n’interdit à personne d’avoir remarqué tout ce manège. Et de ne pas trouver ça top. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités