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Des médecins réclament la suppression de l'exercice privé à l'hôpital public

Deux cents praticiens hospitaliers réclament la suppression de l'exercice privé à l'hôpital public, dont ils dénoncent les "dérives", dans un manifeste publié mardi dans Libération.[AFP/Archives]

Deux cents praticiens hospitaliers réclament la suppression de l'exercice privé à l'hôpital public, dont ils dénoncent les "dérives", dans un manifeste publié mardi dans Libération.

"Nous, médecins des hôpitaux, déplorons les dérives de l'exercice privé à l'hôpital", disent les signataires dans ce manifeste signé notamment par le professeur Axel Kahn et la pneumologue Irène Frachon, qui a révélé l'affaire du Mediator.

Certains médecins des hôpitaux publics ont une activité privée à l'intérieur de l'hôpital public et imposent des dépassements d'honoraires, une pratique tolérée pour attirer les professionnels renommés à l'hôpital.

Selon les signataires du manifeste, "seuls un peu plus de 1.800 médecins hospitaliers sur 45.000 ont une activité privée avec dépassements d'honoraires", et "les abus voire les fraudes rapportés ne concernent qu'une petite minorité d'entre eux".

Toutefois, "ces dérives sont régulièrement dénoncées mais de fait tolérées et par la communauté médicale, incapable d'imposer le respect des règles éthiques, et par l'administration et le pouvoir politique, incapables de faire respecter la loi", écrivent-ils.

Ces médecins demandent dès lors au gouvernement "d'examiner avec les professionnels les conditions pour que soit mis fin à l'exercice privé au sein de l'hôpital public".

Cette suppression doit être accompagnée, selon eux, d'une "limitation des dépassements d'honoraires en ville", d'une "revalorisation des tarifs remboursés par la Sécurité sociale" et de la "création d'une assurance publique de responsabilité civile professionnelle".

Les signataires souhaitent également que "diverses indemnités" soient incluses dans le calcul des retraites des médecins hospitaliers.

"En attendant la nouvelle loi, l'activité privée ne doit pas dépasser 20% de l'activité des médecins", disent-ils, proposant que "dans un souci de transparence", l'ensemble de ces honoraires soient versés à la caisse de l'hôpital, qui reversera la part due aux praticiens après avoir prélevé une redevance.

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