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Les médecins victimes de plus d'agressions verbales

Le nombre d'incidents signalés au conseil de l'Ordre (CNOM) par les médecins a diminué en 2011 mais reste à un niveau élevé, avec une augmentation des agressions verbales, malgré un protocole signé par le gouvernement.[AFP/Archives]

Le nombre d'incidents signalés au conseil de l'Ordre (CNOM) par les médecins a diminué en 2011 mais reste à un niveau élevé, avec une augmentation des agressions verbales, malgré un protocole signé par le gouvernement.

L'observatoire de la sécurité des médecins du CNOM a recensé 822 déclarations d'incidents - agressions physiques, verbales, vols ou vandalisme - en 2011 contre 920 en 2010, selon ses derniers chiffres présentés à la presse.

Cette étude, réalisée en collaboration avec l'insitut Ipsos, est basée sur le recensement des déclarations adressées par les médecins à leur conseil de l'ordre départemental.

"Ce léger recul n'est pas très significatif et mérite d'être confirmé dans les mois qui viennent", a constaté Bernard Le Douarin, coordonnateur de l'observatoire, ajoutant que ce chiffre reste "au-dessus" de la moyenne de ces dernières années (651 déclarations).

On compte un peu moins de 200.000 médecins en France.

Si les atteintes aux biens sont en diminution (32% contre 36% en 2010), les atteintes aux personnes ont progressé (78% contre 72% en 2010).

Plus précisément, la grande majorité de ces "incidents" sont des agressions verbales ou des menaces (70%), en constante augmentation depuis la création de l'observatoire en 2002 (43% en 2003, 49% en 2008 et 63% en 2010).

Les vols à l'encontre des médecins représentent 23% des cas et sont en baisse, tout comme les agressions physiques (12%).

Par ailleurs, 12% des incidents sont liés à des actes de vandalisme. Plusieurs réponses sont possibles dans chaque cas.

Le président du CNOM, Michel Legmann, s'est dit "préoccupé par la montée en puissance des agressions verbales et des incivilités", soulignant qu'il s'agissait de "délits" devant faire l'objet de poursuites judiciaires.

Il s'est aussi inquiété d'une baisse du nombre de dépôt de plaintes (-4%), qui révèle une "crainte de représailles".

M. Legmann a appelé à poursuivre les "efforts" sur le terrain, notamment la déclinaison départementale d'un protocole signé en avril par le gouvernement.

Ce protocole prévoyait la mise en place d'un numéro destiné aux médecins, d'un référent en zone gendarmerie ou police et d'un livret pédagogique.

Soixante-deux départements l'ont déjà pris en compte et 37 ont mis en place des mesures concrètes.

Comme en 2010, les victimes sont en majorité des généralistes (60%), le plus souvent des hommes (54% mais 60% des médecins sont des hommes).

Parmi les spécialistes, les professions les plus touchées sont les ophtalmologues (53%) en raison de délais d'attente importants, les gynécologues (37%) et les psychiatres (30%).

Dans 90% des cas, la victime est le médecin lui-même.

L'agresseur, qui se sert d'une arme dans 5% des cas, est souvent un patient (53% des incidents).

Le phénomène touche de plus en plus le milieu urbain, centre-ville (55% des déclarations) et banlieue (28%).

L'incident peut être lié à un reproche dans la prise en charge (26% des cas), à un vol ou une tentative (20%), à un refus de prescription (16%) ou à un temps d'attente jugé excessif (9%).

Le département où l'on recense le plus grand nombre de déclarations est la Seine-Saint-Denis (67), suivie par le Nord (44), l'Isère (34), Paris (33) et le Val d'Oise (31).

Mais selon le CNOM, il est plus juste de mesurer l'insécurité de chaque département au regard du "taux de victimation", c'est-à-dire en rapportant le nombre de déclarations au nombre de médecins inscrits au Conseil de l'Ordre de chaque département.

La Seine-Saint-Denis reste alors en tête (1,77%) suivie par les Hautes-Pyrénées (1,19%), l'Aisne (1,17%), la Loire (1,12%), le Val d'Oise (1,07%) et le Loiret (1,05%).

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