Monsieur dirige, madame exécute. Les stéréotypes ont encore la vie dure en entreprise, comme le montre une récente étude d’IMS.
Des préjugés qui nuisent aux promotions des femmes. L'homme est un leader, la femme une assistante parfaitement complémentaire. Voici en raccourci l’un des stéréotypes encore largement présents aujourd'hui au sein des entreprises françaises, comme le révèle une étude de l'association IMS-Entreprendre pour la Cité publiée hier. Plus de 1 200 managers de 9 grandes firmes, parmi lesquelles Accor, Renault ou encore la Sodexo, ont été mis à contribution pour l’occasion.
Ce clivage des sexes est largement reconnu dans les équipes, puisque 44% des managers masculins et 51% des managers féminins interrogés estiment qu’hommes et femmes ont des compétences différentes. A Monsieur sont prêtés des capacités particulières pour l’action, la négociation, le tout avec charisme et leadership. Madame serait davantage dans l'écoute, l’empathie, le sens du détail et l’organisation.
Le parfait boss est androgyne
Conséquence de ce duo « chef-assistante » ancré dans les esprits, les femmes éprouvent de plus grandes difficultés que leurs homologues à être considérées comme les meneuses, et donc à pouvoir se projeter sur des postes à haute responsabilité, comme le notent les auteurs de l’étude. D’où une méfiance vis-à-vis de leurs collègues masculins : 57 % des femmes estiment que leurs supérieurs favorisent les hommes pour les hauts postes.
A l’inverse, les travailleurs ont une image plutôt positive de leurs collègues féminines, qui ne sont selon eux pas une menace s’agissant de leur propre promotion. Dans ces conditions, le manager idéal et décomplexé serait tout simplement androgyne, déclarent les chefs interrogés. Ce boss de rêve devrait combiner à lui seul les qualités dites masculines et celles dites féminines, preuve de la ténacité des stéréotypes.