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La plus grande fabrique de faux billets démantelée

Des faux billets saisis à Villepinte présentés le 22 23 juin 2004 à Nanterre[AFP/Archives]

La plus grande fabrique de France de faux billets a été démantelée mardi et mercredi en Seine-et-Marne par l'office spécialisé de la police judiciaire française, a-t-on appris jeudi de sources policières.

Cette officine, d'où sont sortis "plus de 9 millions d'euros en 350.000 faux billets de 20 et de 50 euros", était jusqu'alors, en termes de volume et de qualité, "la première de France et la deuxième d'Europe", selon les mêmes sources.

Située dans un petit village discret entre Meaux et Chelles, l’officine était dissimulée dans un site industriel.

L’interpellation de « plusieurs dizaines de personnes » dont le contrefacteur au cours des derniers mois a précédé le démantèlement de la fabrique. Si les différents protagonistes de la filière avaient été interpellés, l'officine elle, restait introuvable.

L'Office central pour la répression du faux monnayage (OCRFM, de la direction centrale de la police judiciaire), avec la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris, a travaillé sur cette affaire depuis que les contrefaçons, référencées au niveau européen "EUA-0020C00045" et "EUA-0050C00067", sont apparues dans le circuit fiduciaire en 2007.

Selon des sources policières, des fausses coupures de 20 et 50 euros, « de bonne facture », étaient réalisées. Non en offset, comme le plus souvent, mais depuis une chaîne graphique numérique. Ces coupures étaient émises "à 90% sur le territoire français, le reste dans les zones frontalières des pays riverains", et "distribuées" par des membres de la communauté des gens du voyage.

"Plusieurs dizaines de personnes de cette communauté qui constituaient le réseau d'écoulement ont été interpellées" en région parisienne et dans des zones de moyennes agglomérations en province. Le contrefacteur a été interpellé que depuis « peu de temps » du fait de "la difficulté de remonter les filières dans ces milieux-là" a fait que le contrefacteur lui-même n'a été interpellé que depuis "peu de temps", a-t-on ajouté.

Le contrefacteur est un homme "d'une cinquantaine d'années, déjà connu des services de police et condamné pour fausse monnaie", selon les sources policières.

L’adresse de l’officine a été découverte grâce à différents recoupements et croisements d'informations. Elle était située dans "site industriel difficile d'accès".

En plus des explications du contrefacteur, l’intervention d’un géomètre fut nécessaire pour trouver la fabrique, dissimulée derrière une double cloison et sous une dalle de béton.

L’intégralité du matériel a été saisi. "Nous avons toute la chaîne graphique", souligne-t-on de sources policières, où l'on qualifie cette affaire d'"exceptionnelle" dans la mesure où, habituellement, "nous avons soit les billets, soit les faussaires, mais plus rarement le local et le matériel".

La France, pays des faux monnayeurs

Entre 30 et 40 officines sont démantelées chaque année en France, l'un des Etats de l'Union européenne les plus touchés par le faux monnayage selon la police, mais "c'est la première fois" qu'une installation d'une telle ampleur est découverte, relèvent ces sources.

La principale contrefaçon de billets en euros de l'Union européenne est d'origine italienne, mais la Bulgarie, la Lituanie et la Pologne en produisent également.

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