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"Le conjoint violent a souvent le profil du gendre idéal"

Le commissaire Anne-Charlotte Vautrin Anne-Charlotte Vautrin, le 20 juin à Puteaux[NICOLAS CAILLEAUD / DIRECT MATIN]

En France, on évalue le nombre de femmes victimes de violences conjugales à près de 2,5 millions, soit près d’une sur dix. Un constat révélé cette semaine par l’association Solidarité Femmes.

En Ile-de-France, où ce chiffre est estimé à 350 000 victimes, la préfecture de police a mis en place un dispositif pour les accompagner. Spécialiste de la question à la préfecture, Anne-Charlotte Vautrin, commissaire à Puteaux (92), rappelle que la police est disponible pour aider ces femmes, souvent isolées face à leur compagnon.

Quel est le profil du conjoint violent ?
Toutes les classes sociales sont concernées, mais on retrouve souvent le cas d’un individu qui a, en société, le profil du gendre idéal. Il est gentil, plutôt calme. En revanche, il a souvent été victime de violences dans son enfance ou a vu sa mère l’être. Il se révèle surtout au moment de la grossesse de sa compagne, car ça lui rappelle son enfance. Si les violences interviennent parfois après consommation d’alcool ou de drogues, il n’y est pas addict pour autant.
 
Quels conseils donner aux femmes qui en sont victimes ?
Les violences conjugales se déroulent souvent alors qu’on est amoureuse ou sous l’emprise de l’auteur, à l’abri des regards, loin des témoins. Il faut donc constituer des preuves. Prendre en photo ses bleus, ses blessures, en parler à ses amis, aller voir les voisins pour qu’ils témoignent s’ils ont entendu des cris et demander un certificat médical auprès d’un médecin. Et pour les violences morales, on conserve les textos, les mails et toutes traces écrites.
 
La police dispose-t-elle des moyens spécifiques à ce sujet ?
La préfecture de police a mis en place un accueil particulier pour les femmes qui sont victimes de violences. La police va les écouter en partenariat avec d’autres professionnels (psychologues, médecins, associations) afin de faire cesser l’emprise et de les accompagner vers le dépôt de plainte. Il s’agit de mener à des suites judiciaires pour l’auteur.
 

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