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Les harkis attendent toujours une reconnaissance

Journée d'hommage aux harkis, le 25 septembre 2011 aux Invalides, à Paris [Lionel Bonaventure / AFP/Archives] Journée d'hommage aux harkis, le 25 septembre 2011 aux Invalides, à Paris [Lionel Bonaventure / AFP/Archives]

Cinquante ans après les accords d'Evian, les harkis, anciens supplétifs de l'armée française en Algérie, et leurs descendants, attendent mardi, lors de la journée d'hommage national qui leur est consacrée, une reconnaissance par la France de leur "abandon".

Début avril, François Hollande avait promis, s'il était élu à la présidence de la République, de "reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil des familles transférées dans des camps en France".

Il avait affirmé en outre son intention "d'assurer aux harkis et à leurs descendants la reconnaissance de la République".

Mardi, journée d'hommage national aux harkis, instituée en 2001, c'est le ministre délégué aux Anciens combattants, Kader Arif, qui présidera la cérémonie aux Invalides et lira un message du président Hollande, alors en déplacement à New York pour l'Assemblée générale des Nations Unies.

Au lendemain des accords d'Evian du 18 mars 1962 consacrant le retrait français d'Algérie, 55.000 à 75.000 harkis, selon les historiens, ont été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles. Quelque 60.000 ont été admis en France, logés dans des camps de fortune du sud du pays, dont le plus important à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales).

En avril dernier, une semaine avant le premier tour de la présidentielle, Nicolas Sarkozy s'était rendu à Rivesaltes pour honorer sa promesse faite cinq ans plus tôt, de reconnaître officiellement la "responsabilité historique" de la France dans "l'abandon" des harkis.

Les membres de la communauté avaient accueilli avec prudence le geste de Nicolas Sarkozy, notant que le candidat avait attendu le dernier moment pour tenir son engagement.

Cette reconnaissance de responsabilité de la France est une vieille revendication des harkis et de leurs descendants qui représentent quelque 500.000 personnes.

A l'approche de la présidentielle et du 50e anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie, ce dossier était revenu en tête des priorités du président-candidat, avec l'ambition de regagner les voix d'une communauté des harkis et des rapatriés d'Algérie que lui dispute âprement le Front national.

Une étude avait montré alors que la présidente du FN, Marine Le Pen, devançait Nicolas Sarkozy auprès de cette communauté avec 28% d'intentions de vote, contre 26% à celui-ci.

Marine Le Pen, qui a fait sa rentrée politique ce week-end, sera d'ailleurs mardi à Rivesaltes pour rendre hommage aux harkis.

Depuis 1974, des enfants de harkis ont mené des grèves de la faim et marches de protestation pour obtenir la reconnaissance de leur drame et une amélioration de leur sort.

Ils ont connu une intégration très difficile en France, à la fois assimilés à des immigrés et rejetés par leurs compatriotes. Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, en 2000, les a qualifiés de "collaborateurs".

En décembre 1999, tout en critiquant leurs conditions d'hébergement en France, il excluait leur retour en Algérie, précisant que "l'Algérie n'est pas leur pays".

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