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Un psychiatre blessé par son patient

[AFP]

 

Un psychiatre d'Audincourt (Doubs) a été légèrement blessé à l'arme blanche mercredi dans son cabinet par un de ses anciens patients, un homme au lourd passé psychiatrique qui a pris la fuite et que la justice considère comme un malade "dangereux".

La victime, un médecin âgé d'une cinquantaine d'années, est ressorti assez rapidement de l'hôpital où il avait été admis après l', survenue vers 08H15.

Il souffre d'une fracture à un doigt et de coupures, notamment aux mains, au cou, à l'épaule et au visage. Il a dû recevoir plusieurs points de suture et s'est vu prescrire 21 jours d'ITT, a précisé à l'AFP le procureur de Montbéliard, Thérèse Brunisso.

L'agresseur présumé est "un malade psychiatrique lourd et dangereux, activement recherché par la police", a précisé la magistrate, qui a annoncé l'ouverture d'une enquête pour "tentative d'homicide volontaire".

Selon la déposition du psychiatre, qui a porté plainte, l'individu "est entré (dans son cabinet) avec une arme blanche et s'est précipité sur lui en disant +vous les psys, vous allez payer+", a raconté Mme Brunisso.

Contrairement à des informations obtenues dans un premier temps auprès de la police, l'agresseur présumé n'était pas régulièrement suivi par sa victime. Mais "c'est un patient que le docteur avait connu quand il était médecin-chef d'un service psy à l'hôpital de Montbéliard", selon le procureur.

Selon le maire (PS) d'Audincourt, Martial Bourquin, qui s'est entretenu avec le praticien au téléphone, "cet homme est venu pour le tuer, il n'a aucun doute là-dessus".

Désormais, le médecin "ne se sent pas en sécurité, car il a affaire à un très grand malade, qui a été interné pendant une douzaine d'années", a poursuivi M. Bourquin.

Le psychiatre est "très éprouvé" par cette agression, et "j'ai demandé à ce qu'il bénéficie d'une protection policière", a indiqué le maire.

L'agresseur présumé, âgé de 52 ans, est célibataire et sans emploi. La police s'est rendue à son domicile d'Audincourt mais ne l'y a pas trouvé, a précisé le commissaire Christophe Charles.

Cette affaire survient deux mois et demi après qu'une psychothérapeute parisienne a été violée et tuée dans son cabinet privé par l'un de ses patients, placé ensuite en hôpital psychiatrique. Ce type de crime est particulièrement rare dans le cadre d'une thérapie en ville.

D'autres médecins et membres du personnel soignant ont déjà été victimes d'agressions par leur patients ces dernières années, la plupart dans des hôpitaux.

En décembre 2004, dans les Pyrénées-Atlantiques, une infirmière et une aide-soignante de l'hôpital psychiatrique de Pau avaient été tuées durant leur nuit de garde à l'arme blanche par un ancien patient de 21 ans souffrant de schizophrénie. Cette affaire avait suscité une vive émotion.

Plus récemment, en septembre 2007, deux agents hospitaliers de l'hôpital de Josselin (Morbihan) ont été blessés à l'arme blanche par un patient pris d'une crise de démence.

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