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F.-X. Bellamy : « Mariage gay : il n’y a pas de clivage générationnel »

François-Xavier Bellamy jeudi matin, place du Palais Bourbon à Paris François-Xavier Bellamy jeudi matin, place du Palais Bourbon à Paris[DR / B. Masson Regnault]

Maire-adjoint de Versailles, professeur de philosophie, 27 ans, François-Xavier Bellamy anime le collectif « Justice pour tous » à l’origine d’un appel aux parlementaires sur la question du mariage homosexuel. Il a été reçu jeudi matin par Erwann Binet, rapporteur du projet de loi.

Votre entretien avec Erwann Binet n’était pas prévu dans son planning d’auditions. Dans quelles circonstances cette rencontre a t-elle été organisée ?

La publication de notre appel aux parlementaires le 4 décembre dernier dans Libération a été décisif. Signé par 1000 jeunes de moins de 30 ans, nous l’avons envoyé aux parlementaires, et nous avons écrit à Erwann Binet pour lui remettre l’appel en mains propres. Il nous a rappelé le jour-même et s’est montré très ouvert. Nous lui avons remis le texte et exposé nos motivations. Nous voulions d'abord casser le cliché suivant lequel les personnes d’un certain âge, par conservatisme, seraient hostiles au mariage gay, tandis que les jeunes y seraient largement favorables. Il n’y a pas de clivage générationnel.

Pourquoi êtes-vous hostile au projet de loi ?

Sur l’environnement, l’économie et la finance, les élus ont déjà joué aux apprentis-sorciers avec les résultats que l’on connaît. Nous ne voulons pas que l’on poursuive l’expérience avec la famille. Notre génération est la plus exposée à la crise et pour nous la famille demeure un repère décisif. Face à la précarité généralisée, on a besoin de la stabilité de la famille fondée sur l’union d’un homme et d’une femme.

Humainement, comment s’est passé le contact avec Erwann Binet ? Les adversaires du mariage gay lui reprochent souvent sa partialité.

Non, le contact s’est très bien passé et Erwann Binet s’est montré bienveillant. Il nous a écoutés. Nous verrons s’il nous a entendus. Mais le dialogue a été respectueux, franc et libre. Il a reconnu qu’il pouvait y avoir une opposition fondée au mariage gay, s’appuyant sur des arguments qui sont tout sauf homophobes. 

Avez-vous évoqué la question de l'accès à la PMA pour les couples lesbiens sur lequel le Parlement pourrait se prononcer également ?

Nous en avons parlé brièvement. Erwann Binet considère que le législateur doit accompagner les évolutions de la société, alors que nous considérons au contraire qu’il doit fixer des repères. Mais sur cette question de la PMA, notre rencontre n'a rien amené de neuf au débat.

Quelles sont les prochaines étapes de votre engagement ?

Nous allons continuer à recueillir des signatures sur le site "Génération Justice pour Tous"  - nous en comptons déjà 4000 – ainsi que les témoignages des jeunes. Nous les diffuserons auprès des élus quand le débat commencera au Parlement. Par ailleurs, Erwann Binet nous a dit qu’il était prêt à participer à un débat sur le mariage homosexuel : nous allons sans doute participer à son organisation.

Les jeunes gens de bonne famille ne sont-ils pas surreprésentés parmi les signataires de votre appel ?

Au contraire : je constate une variété étonnante en observant l’âge, l’activité et la localisation de nos signataires. Il y a des lycéens, des étudiants, des jeunes professionnels- de l’ébéniste au cadre - et malheureusement aussi de nombreux chômeurs. Nous avons parfois des surprises comme ce militant du PS qui manifeste contre le projet Notre-Dame des Landes et qui nous dit qu’il protestera de la même manière contre le mariage pour tous qu’il considère comme une autre manifestation de l’individualisme consumériste.

 

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