En direct
A suivre

Des hommages silencieux aux policiers tués

Hommage aux deux policiers tués, le 26 février 2013 à Paris [Eric Feferberg / AFP] Hommage aux deux policiers tués, le 26 février 2013 à Paris [Eric Feferberg / AFP]

De nombreux policiers se sont rassemblés en silence mardi devant leurs commissariats, à l'heure des obsèques nationales de leurs deux collègues tués la semaine dernière par un chauffard ivre.

Cinq jours après la mort de Boris Voelckel, 32 ans, et Cyril Genest, 40 ans, à l'issue d'une course-poursuite sur le périphérique parisien, l'émotion était encore vive au sein de la police.

"La police nationale est aujourd'hui en deuil, nous le sommes avec elle", a déclaré le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, devant près d'un millier de personnes réunies dans la cour d'honneur de la préfecture de police de Paris.

En compagnie du ministre de l'Intérieur Manuel Valls, visiblement ému, il avait rencontré pendant plus de 20 minutes les familles de ces deux policiers de la BAC (brigade anti-criminalité) de nuit de Paris.

Le Premier ministre a dit comprendre "l'émotion" ressentie par leurs "camarades", évoquant un acte "irréparable" et "inexcusable". Adressant un message de soutien à toutes les BAC, il a dit aux policiers: "Ceux qui s'attaquent à vous s'attaquent à l'Etat".

Le chauffard et son passager, âgés de 22 et 20 ans, ont été mis en examen et écroués samedi.

Ces obsèques ont été accompagnées de rassemblements silencieux devant des commissariats et des services de police dans toute la France, à l'appel des deux principaux syndicats de gardiens de la paix, Unité-SGP et Alliance.

A Lille, près de 200 policiers se sont réunis silencieusement avant midi, dont près de la moitié en tenue. Ils étaient autant à l'intérieur du commissariat central de Toulouse, et une centaine à Bobigny (Seine-Saint-Denis).

Roses blanches

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le 26 février 2013 à Paris [Francois Mori / Pool/AFP]
Photo
ci-dessus
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le 26 février 2013 à Paris
 

Dans les Alpes-Maritimes, une minute de silence a été observée dans les commissariats, et à Montpellier, une centaine de fonctionnaires s'est rassemblée devant l'hôtel de police.

A Marseille, où près de 200 policiers ont observé une minute de silence, le préfet de police Jean-Paul Bonnetain a déploré, lors d'une brève allocution, la "trop longue liste des policiers et gendarmes" tués dans l'exercice de leur fonction, qui s'est "brutalement allongée".

L'émotion suscitée par la mort de ces deux policiers, tous deux faits chevaliers de la Légion d'honneur à titre posthume, a dépassé le cadre des organisations syndicales.

Une marche blanche, organisée à l'appel d'anonymes, a rassemblé des centaines de policiers en civil porte Maillot à Paris, qui ont ensuite défilé à pied, dans le silence, sans banderole ni pancarte, jusqu'au commissariat du XVIIe arrondissement où travaillaient les deux victimes, selon des journalistes de l'AFP présents.

Arrivés devant le commissariat, certains, parfois en pleurs, ont déposé une rose blanche au pied des deux portraits de leurs collègues décédés, avant d'observer une minute de silence et de se disperser.

"On en a marre, on ne veut plus être des cobayes", a expliqué l'un d'entre eux. "Pour nous, c'est un assassinat", a lâché un autre.

Les députés FN Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen étaient présents avant le départ du défilé mais ont été priés de quitter les lieux, a indiqué un organisateur, tout comme le président de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan, a constaté l'AFP.

L'épouse d'une des victimes avait assuré sur sa page Facebook que cette marche avait pour "principal" objectif de rendre "hommage" aux policiers tués et "de montrer le ras-le-bol de la famille POLICE".

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités