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Thibault, avant son départ, se félicite de la confiance des militants

Bernard Thibault et Thierry Lepaon le  16 janvier  2013 à Toulouse [Eric Cabanis / AFP/Archives] Bernard Thibault et Thierry Lepaon le 16 janvier 2013 à Toulouse [Eric Cabanis / AFP/Archives]

Bernard Thibault, qui passe la main vendredi, a estimé auprès de l'AFP que les militants, par leur vote au Congrès, lui avaient donné un franc quitus, signe qu'il n'a jamais été "coupé de la base", invitant la CGT à "ne pas avoir peur" de s'adapter au salariat d'aujourd'hui.

M. Thibault ne s'émeut pas des vifs débats qui ont émaillé depuis trois jours le Congrès de Toulouse contre la ligne d'unité syndicale prônée par la direction: "ce ne sont pas les décibels qui fixent l'orientation mais le vote" des délégués.

"Ils ont approuvé le rapport d'activité à 87%, dix points de plus qu'au précédent congrès. Si j'avais eu un autre mandat, j'aurais pu approcher les 100%!", ajoute-t-il en forme de boutade. "J'ai pas mal entendu ces derniers temps que le secrétaire général de la CGT pouvait être coupé de sa base, contesté, alors j'insiste particulièrement sur ce résultat", dit-il.

M. Thibault ne s'est pas étonné de "l'animosité" manifestée par des délégués à l'encontre de la CFDT, "le contraire aurait été étonnant vu les divergences qu'on a en ce moment". "On peut être très mécontent à l'égard de tel ou tel syndicat, mais cela ne veut pas dire que la CGT renonce à être un acteur de l'unité des salariés. Elle est nécessaire", même "s'il ne s'agit pas d'être benoîtement unitaire".

Il reconnaît qu'actuellement l'unité avec la CFDT, signataire de l'accord emploi, "n'est pas possible", mais "il faut le prendre comme une circonstance ponctuelle".

Autre motif de satisfaction pour M. Thibault: "vous n'avez entendu aucun délégué dire que j'avais eu tort d'appeler à voter François Hollande" à la présidentielle.

Bernard Thibault le 7 novembre 201au siège de la CGT à Montreuil [Patrick Kovarik / AFP/Archives]
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Bernard Thibault le 7 novembre 201au siège de la CGT à Montreuil
 

Le temps de "la déception" venu il a reconnu que "c'est plus délicat de descendre dans la rue à l'égard d'un gouvernement de gauche alors qu'on a contribué à sa mise en place, c'est un classique". Mais "on ne change pas ses objectifs revendicatifs en fonction de la couleur d'un gouvernement", a-t-il dit alors que la CGT appelle à une nouvelle salve de manifestations début avril contre l'accord sur l'emploi.

Quel est l'état de la CGT à son départ? "La CGT pourrait être en meilleur état évidemment. On regrette toujours de ne pas avoir fait plus". "On a une légère progression de nos forces, qui est loin du cap qu'on s'était fixé du million d'adhérents. Mais il faut tenir compte des évolutions structurelles lourdes du marché du travail".

Aujourd'hui, "une majorité de nos adhérents (56%) sont du privé, la proportion de femmes augmente" (36,5%). "Les scrutins électoraux, dans les TPE, aux Prud'hommes nous ont plutôt conforté dans notre première place", a-t-il avancé.

"La CGT a beaucoup plus d'atouts qu'elle ne veut bien reconnaître, elle est beaucoup trop craintive" pour se réorganiser afin d'"accueillir les salariés qui voudraient être syndiqués à la CGT et qui n'y parviennent pas", notamment les précaires. "On a un peu trop peur de nous-même", a-t-il jugé.

Y-a-t-il une résistance des baronnies? "Ca peut exister. Tous les prédécesseurs à leur manière ont été amenés à le dire".

Evasif sur son avenir

Georges Seguy et Bernard Thibault le 18 mars 2013 au congrès de la CGT à Montreuil [Eric Cabanis / AFP]
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Georges Seguy et Bernard Thibault le 18 mars 2013 au congrès de la CGT à Montreuil
 

Sur ses projets d'avenir, il reste évasif: "Je vais prendre du temps pour réfléchir et façonner quelques projets au service de la CGT, que je soumettrai aux instances le moment venu". Viserait-il une activité syndicale internationale? "Il y a des conversations, mais pas plus que des conversations".

Ces dernières années il "aurait bien aimé travailler dans les domaines de la formation des militants, de la recherche", mais cela "était incompatible avec des tâches où c'est l'actualité qui vous aspire".

Il repousse toute velléité d'engagement politique: "je ne pense pas que ce soit souhaitable ou faisable, et puis il faudrait avoir envie".

Il reconnaît que "l'année 2012 n'a pas été la meilleure" pour la CGT, qui a été le théâtre d'une crise de succession. "On ne va pas refaire l'histoire. La CGT va avoir sa direction, un secrétaire général bien élu", conclut-il.

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