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Brétigny : le déraillement causé par une pièce d'acier

Photo fournie le 14 juillet 2013 par la SNCF montrant la pièce défectueuse qui a provoqué, selon elle, le déraillement d'un train à Brétigny-sur-Orge [- / SNCF/AFP] Photo fournie le 14 juillet 2013 par la SNCF montrant la pièce défectueuse qui a provoqué, selon elle, le déraillement d'un train à Brétigny-sur-Orge [- / SNCF/AFP]

Le déraillement d'un train près de Paris, qui a fait six morts, a été causé par une pièce d'acier qui reliait deux rails et s'est détachée, a confirmé dimanche la Société nationale des chemins de fer (SNCF).

 

Les premières constatations effectuées sur le site du déraillement, survenu vendredi dans la gare de Brétigny-sur-Orge, au sud de Paris, confirment l'hypothèse d'un déraillement provoqué par cette pièce d'acier appelée éclisse, a déclaré au cours d'une conférence de presse le président de la SNCF, Guillaume Pepy.

M. Pepy a fait projeter des photos prises par la SNCF de cette éclisse d'environ 10 kg, fichée dans un aiguillage.

L'examen de la rame par des techniciens de la SNCF n'a montré "aucune anomalie mécanique" sur la locomotive ni sur les deux voitures qui ne se sont pas couchées, a indiqué M. Pepy. Il a précisé que cette rame avait subi un examen de sécurité le 29 juin 2013.

L'examen des deux trains précédents passés sur cette ligne n'a pas non plus montré d'anomalie, selon M. Pepy.

Enfin, des traces de choc ont été relevées sur les voitures accidentées et confirment l'hypothèse, avancée dès samedi, de l'éclisse qui s'est détachée du rail, pour une raison indéterminée, et s'est fichée dans l'aiguillage, provoquant le déraillement, a ajouté M. Pepy.

 

Une vue des opérations de levage du train Paris-Limoges qui a déraillé, le 13 juillet 2013 à Brétigny-sur-Orge près de Paris [Kenzo Tribouillard / AFP]
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Une vue des opérations de levage du train Paris-Limoges qui a déraillé, le 13 juillet 2013 à Brétigny-sur-Orge près de Paris
 

"Nous connaissons les motifs de l'accident, nous n'en connaissons pas les causes", a résumé Jacques Rapoport, patron de RFF, l'organisme qui gère le réseau ferré français, également présent à la conférence de presse.

M. Pepy a indiqué que les opérations de dégagement des wagons accidentés devraient prendre fin lundi en fin de journée.

Une grue télescopique de 700 tonnes est arrivée de Belgique samedi et a commencé ses opérations le même jour.

Une fois les voitures accidentées dégagées, "il y a plus de 600 mètres de voies à reconstituer entièrement, c'est-à-dire le ballast, les rails, les traverses et la caténaire. Donc c'est un très gros chantier à effectuer", a déclaré M. Pepy.

Six personnes ont péri dans le déraillement et quatorze personnes étaient toujours hospitalisées dimanche, dont deux étaient entre la vie et la mort, selon les autorités.

L'opérateur ferroviaire a commencé à examiner sur tout le réseau les 5.000 éclisses du même type que celle qui est en cause dans le déraillement du train Paris-Limoges à Brétigny-sur-Orge.

Car dès samedi, la SNCF privilégiait la thèse de la défaillance d'une éclisse. Cette pièce s'est détachée et est venue "se loger au centre de l'aiguillage et, à cet endroit, elle a empêché le passage normal des roues du train et aurait provoqué le déraillement", expliquait Pierre Izard, directeur général des infrastructures de la compagnie.

 

Des wagons du train qui a déraillé à la gare de Brétigny, le 13 juillet 2013 [Kenzo Tribouillard / AFP]
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Des wagons du train qui a déraillé à la gare de Brétigny, le 13 juillet 2013
 

Une des questions qui se posent est de savoir pourquoi cette pièce, fixée aux rails par quatre forts boulons, s'est détachée. L'aiguillage avait été contrôlé le 4 juillet, selon la SNCF.

Depuis le drame, la vétusté des infrastructures ferroviaires françaises est soulignée, particulièrement celle des lignes régionales. Avant même l'accident, le gouvernement avait annoncé la rénovation d'un certain nombre de ces lignes.

Le président français François Hollande a confirmé dimanche que les lignes ferroviaires classiques, longtemps délaissées au profit des lignes à grande vitesse, seraient désormais prioritaires.

"La première conclusion que nous tirerons est de faire que, dans les investissements qui seront importants ces prochaines années, nous mettions la priorité sur les lignes classiques", a déclaré M. Hollande dans un entretien télévisé donné à l'occasion de la fête nationale française.

Au total, le gouvernement a décidé d'investir plus de cinq milliards d'euros par an dans les transports d'ici à 2030. Deux milliards seront consacrés à la modernisation du rail chaque année.

Outre l'enquête interne ouverte par la SNCF, l'enquête judiciaire travaille à déterminer d'éventuelles responsabilités pénales ou civiles tandis que des enquêteurs du Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre, rattaché au ministère des Transports, étaient déjà sur place samedi pour identifier "en toute indépendance" les circonstances et les causes de l'accident.

 
 

 

La veille, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, avait également écarté un acte de malveillance, évoqué par le président socialiste de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, qui a jugé "bizarre, curieux" que "les boulons (de l'éclisse) aient tous sauté en même temps".

 

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