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Cahuzac sera de nouveau entendu

Jérôme Cahuzac[AFP]

Jérôme Cahuzac retournera la semaine prochaine devant ses anciens collègues députés, de nouveau convoqué par la commission d'enquête parlementaire divisée sur ce que savait François Hollande sur le compte caché de l'ex-ministre du Budget.

Une enquête judiciaire étant en cours, la commission ne peut aborder le fond du sujet. Sans doute une raison pour laquelle l'audition le 26 juin de Jérôme Cahuzac, mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale, avait laissé nombre d'observateurs sur leur faim.

Mais l'ancien ministre star du gouvernement a de nouveau été convoqué, une audition prévue en début de semaine prochaine, sans doute mardi.

Il sera notamment question d'une réunion le 16 janvier évoquée mardi devant la commission par Pierre Moscovici. Le ministre de l'Economie a expliqué qu'il y avait informé François Hollande et Jean-Marc Ayrault, de la possibilité d'utiliser la procédure d'entraide administrative avec la Suisse. Or, selon Pierre Moscovici, Jérôme Cahuzac assistait à cet entretien.

De quoi donner des munitions aux députés de l'opposition qui doutent de la réalité de la "muraille de Chine" qui aurait été érigée à Bercy dès le 10 décembre autour de Jérôme Cahuzac pour le tenir à l'écart des développements concernant les investigations sur son compte.

Le président François Hollande (d) s'entretient avec Jérôme Cahuzac, alors secrétaire d'Etat au Budget, le 4 juillet 2012 [Marion Berard / AFP/Archives]
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Le président François Hollande (d) s'entretient avec Jérôme Cahuzac, alors secrétaire d'Etat au Budget, le 4 juillet 2012
 

Le président centriste de la commission Charles de Courson avait rappelé que Jérôme Cahuzac avait au contraire affirmé n'avoir "jamais" été "informé de cette procédure".

Faute d'"événement nouveau sur un éventuel dysfonctionnement" des services de l'Etat, la commission a en revanche décidé de ne pas entendre le Premier ministre Jean-Marc Ayrault comme le souhaitaient des élus de l'opposition, a indiqué le rapporteur socialiste de la commission Alain Claeys.

Outre M. Moscovici, les ministres de la Justice et de l'Intérieur, Christiane Taubira et Manuel Valls, ont été entendus mardi par une commission où Alain Claeys et Charles de Courson ne sont pas sur la même longueur d'ondes sur ce que savait vraiment François Hollande.

 

La réunion du 16 janvier à l'Elysée

Charles de Courson a ciblé le président, évoquant notamment un coup de fil donné le 15 décembre au cabinet de l'Elysée par Michel Gonelle, l'opposant local à Jérôme Cahuzac à Villeneuve-sur-Lot, dont un enregistrement est à l'origine de l'affaire.

"Nous avons les preuves que le président a été parfaitement informé"; "entre le 4 et le 18 décembre", le président dispose de "l'ensemble des informations lui permettant de se rendre compte que des preuves graves, selon lesquelles Jérôme Cahuzac détenait un compte en Suisse, existent".

Faux, lui a répondu le rapporteur socialiste de la commission, le député PS Alain Claeys. La commission, qui rendra ses conclusions et ses recommandations à l'automne, ne dispose d'"aucun élément" ne permet de "justifier une telle affirmation".

La commission enquête sur d'éventuels dysfonctionnements par les services de l'Etat dans sa gestion de l'affaire Cahuzac, entre la révélation du compte caché du ministre du Budget le 4 décembre par Mediapart et les aveux de l'intéressé le 2 avril.

Elle s'est notamment fixée pour objectif de savoir si l'Exécutif savait que Jérôme Cahuzac disposait d'un compte caché avant que la justice ne l'établisse et si celle-ci a pu mener sa mission sans entrave.

Le ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici, avant son audition, le 16 juillet 2013 [Martin Bureau / AFP Photo/Archives]
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Le ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici, avant son audition, le 16 juillet 2013
 

Or, à en croire Alain Claeys, "la justice a pu travailler librement depuis le 27 décembre 2012, date à laquelle Edwy Plenel, directeur de Mediapart adresse une lettre au procureur de la République de Paris" pour dénoncer les faits.

Une enquête préliminaire est diligentée par le parquet le 8 janvier, la voix de Jérôme Cahuzac est authentifiée avec une quasi certitude dans un enregistrement incriminant le ministre, mis en examen et poussé hors du gouvernement le 19 mars.

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