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Le wingsuit, un sport trop extrême ?

Geraldine Fasnacht, dans sa combinaison de Wingsuit, en 2009 avant un saut. [JEAN-PIERRE CLATOT / AFP]

Trois morts en une semaine dans les Alpes. Le wingsuit pose question du fait de sa dangerosité. Quelques explications sur ce sport extrême, qui « ne donne pas de deuxième chance », selon un pionner de la discipline.

 

Le wingsuit : qu’est-ce que c’est ?

Ce sport extrême, entre deltaplane et chute libre, compte environ 200 pratiquants en France. Une combinaison en forme d’aile, porté par le sportif, permet de planer. Un parachute déclenché pendant le vol freine la chute pour l’atterrissage.

 « Le wingsuit c'est une activité très technique, plus proche du pilotage que de la chute libre, où on suit des lignes à quelques mètres du sol », explique Jérôme Rochelle, coach sportif de 48 ans, 80 sauts à son actif.

La phase du vol, qui peut durer jusqu'à 2 minutes, est le moment le plus recherché par les amateurs d'adrénaline, puisque la vitesse peut atteindre 200 km/heure.

Avec environ 20 morts par an dans le monde, le wingsuit est la discipline affichant le plus fort taux de mortalité parmi les activités impliquant un saut d'une falaise.

 

Trois décès en une semaine, cinq cet été

Samedi soir, en Savoie, un homme de 41 ans est mort en Savoie en pratiquant le wingsuit. Il a été découvert au pied d’une falaise alors qu’il venait de s’élancer, combinaison pourvue d’ailes sur le dos, du sommet de la Dent de l'Arclusaz dans le massif des Bauges. Ce Varois, père de deux enfants, est la cinquième personne tuée cet été dans les Alpes, la troisième cette semaine, lors d'un saut en wingsuit.

La veille, un adepte de wingsuit polonais s'était tué en Haute-Savoie.

Mercredi, le Britannique Mark Sutton, l’homme qui avait incarné le « faux James Bond » aux JO de Londres l’an dernier, est lui aussi décédé dans un accident de wingsuit en Suisse. Il a fait une chute mortelle avant l'ouverture de son parachute, après avoir percuté une ligne de crête.

Depuis le début de l'été, deux autres accidents mortels de wingsuits avaient déjà eu lieu. Le 26 juillet, un Allemand avait percuté un éperon rocheux à Chamonix. Le 13 août un autre adepte avait trouvé la mort en Isère, sans avoir eu le temps d'ouvrir sa voile. En 2013, onze casse-cous se sont tués en wingsuit dans le monde.

 

 « Donner une Formule 1 à des personnes qui n'ont pas toujours les capacités de la piloter »

« Je suis dans un océan de doutes, je me pose beaucoup de questions comme tous ceux qui pratiquent ce sport à haut niveau », a confié dimanche Erich Beaud, au lendemain de la mort de son ami en Savoie. Il y a 30 ans, Beaud était le premier Français à pratiquer ce sport.

« Cela fait deux-trois ans que l'on assiste à une augmentation du nombre d'accidents », observe-t-il. « Aujourd'hui les combinaisons sont gigantesques et de plus en plus performantes. Cela revient peut-être parfois à donner une Formule 1 à des personnes qui n'ont pas toujours les capacités de la piloter ».

Par ailleurs, les GoPro, ces petites caméras que les sportifs fixent à la tête pour filmer leurs « exploits » ont fait « beaucoup de mal », estime l'alpiniste. « Certains confondent les jeux vidéo et la réalité. On n'a pas de deuxième chance en wingsuit », souligne-t-il.  

 

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