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Tibéhirine : les familles des moines alertent Hollande

Photo d'archives non datée de 6 des   sept moines français assassinés en 1996 à Tibéhirine [ / AFP/Archives] Photo d'archives non datée de 6 des sept moines français assassinés en 1996 à Tibéhirine [ / AFP/Archives]

Les familles des moines de Tibéhirine assassinés en 1996 demanderont mercredi, lors d'une rencontre à l’Élysée, le concours de François Hollande afin de convaincre Alger de laisser le juge Marc Trévidic se rendre en Algérie pour son enquête, a annoncé lundi leur avocat.

"Il s'agit de sept moines français assassinés il y a 17 ans. Le juge d'instruction attend depuis près de deux ans le feu vert pour se rendre en Algérie avec comme seul objectif d'établir la vérité", a déclaré à l'AFP Patrick Baudouin.

"Le but de la rencontre c'est de s'assurer du concours actif de François Hollande pour obtenir des autorités algériennes le déblocage de cette situation et permettre au juge d'aller en Algérie accomplir plusieurs auditions et exhumer les têtes des moines pour l'autopsie", a expliqué Me Baudouin.

Enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé, près de Medea (sud d'Alger), les sept moines de Tibéhirine avaient été assassinés. Le Groupe islamique armé (GIA) de Djamel Zitouni, parfois soupçonné d'avoir été un agent infiltré des services algériens, avait revendiqué l'enlèvement et l'assassinat.

Vue en date du 22 mars 2006 au cimetière  Notre-Dame de l'Atlas à Medea, des tombes de trois des moines de Tibéhirine assassinés en 1996   [Fayez Nureldine / AFP/Archives]
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Vue en date du 22 mars 2006 au cimetière Notre-Dame de l'Atlas à Medea, des tombes de trois des moines de Tibéhirine assassinés en 1996
 

Les têtes des religieux avaient été retrouvées le 30 mai au bord d'une route de montagne, mais leurs corps ne l'ont jamais été, soulevant l'hypothèse que cette absence de dépouille ait été destinée à masquer les causes de leur mort.

Après avoir suivi la thèse islamiste, le juge Marc Trévidic a réorienté l'enquête vers une bavure de l'armée algérienne depuis 2009 et le témoignage d'un ancien attaché de défense à l'ambassade de France à Alger. Selon le général François Buchwalter, les moines ont été tués dans un raid d'hélicoptères militaires tandis qu'ils se trouvaient dans ce qui semblait être un bivouac de djihadistes.

Le juge antiterroriste Marc Trévidic avait demandé à pouvoir se rendre en Algérie en décembre 2011 pour exhumer les têtes et obtenir des informations sur une vingtaine de témoins, cités par des repentis du GIA.

En visite en Algérie un an plus tard, François Hollande avait évoqué le sujet avec son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika.

Outre les familles de cinq des sept moines, sera présent à la réunion de l’Élysée le père Armand Veilleux, alors responsable de l'ordre des cisterciens trappistes auquel appartenaient les moines, a précisé Me Baudouin.

 

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