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Hôtel-Dieu : fermeture des urgences

Des urgentistes devant le Panthéon à Paris lors d'une fausse cérémonie en hommage "à la mort des urgences" de l'Hôtel-Dieu, le 1er novembre 2013 [ / AFP/Archives] Des urgentistes devant le Panthéon à Paris lors d'une fausse cérémonie en hommage "à la mort des urgences" de l'Hôtel-Dieu, le 1er novembre 2013 [ / AFP/Archives]

Les urgences du plus vieil hôpital parisien, l'Hôtel-Dieu, sont remplacées à partir de lundi par un centre de consultations 24 heures sur 24, en dépit d'une vive opposition et de l'embarras des politiques à l'orée de l'hiver et des municipales.

Les pompiers cessaient déjà progressivement, depuis le 22 octobre, de conduire des patients aux urgences de cet établissement à deux pas de la cathédrale Notre-Dame, se dirigeant vers d'autres hôpitaux. A partir de lundi, ils ne devraient plus venir du tout.

Les personnes arrivant à l'Hôtel-Dieu par leurs propres moyens - soit les trois quarts de la fréquentation, selon la direction - seront toujours accueillies par des médecins, à toute heure et sans rendez-vous. Elles seront transférées ailleurs en ambulance si leur état nécessite des examens plus poussés ou une hospitalisation.

"Il n'y aura pas de changement pour les Parisiens puisque les personnes qui se présenteront, quel que soit le moment du jour ou de la nuit, seront prises en charge avec une qualité et une sécurité garanties", assure à l'AFP Nicolas Péju, porte-parole de l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France.

"Il y a absolument la continuité du service pour la population", insiste-t-il.

La fin des urgences suscite la polémique depuis l'annonce en mai du projet de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui souhaite transférer son siège à l'Hôtel-Dieu et convertir l'établissement en centre de recherche et d'enseignement, sans lits d'hospitalisation.

Les opposants jugent que ce projet va mettre en danger les patients en provoquant une "sursaturation" des urgences des autres établissements parisiens. La réorientation des flux de patients n'est pas "de nature à engorger les autres sites d'autant que leurs moyens seront renforcés", rétorque M. Péju.

Les urgences "ne ferment pas, elles évoluent"

Les nouvelles consultations en médecine générale ont débuté le 7 octobre à l'Hôtel-Dieu et l'AP-HP prévoit une montée en charge, jusqu'à accueillir 30.000 personnes par an.

Une banderole est déployée sur les grilles de l'Hôtel-Dieu à Paris pour contester la fermeture du service des urgences, le 1er novembre 2013 [ / AFP/Archives]
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Une banderole est déployée sur les grilles de l'Hôtel-Dieu à Paris pour contester la fermeture du service des urgences, le 1er novembre 2013
 

Le bureau de la commission médicale d'établissement (CME) de l'AP-HP, sorte de parlement des médecins, a réaffirmé mercredi son soutien au projet de la direction.

"Les urgences de l'Hôtel-Dieu ne ferment pas, elles évoluent vers un nouveau modèle d'accueil pour les patients ayant besoin d'un avis médical sans délai, dans un environnement enrichi (plateau technique d'imagerie et de biologie) et sûr (présences de médecins urgentistes, ambulance du Smur)", a rapporté le président de la CME, Loïc Capron.

Reste que, à quelques mois des élections municipales, les propos des politiques au pouvoir ont nourri le flou autour de la fermeture.

Face à une controverse menaçant de peser sur la campagne des socialistes parisiens, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait déclaré en juillet qu'elle allait "décaler" la date de fermeture afin de ne "prendre aucun risque sur la prise en charge des urgences à Paris au début de l'hiver prochain". Elle avait affirmé par la suite que cette date ne lui "paraissait pas responsable, ni raisonnable".

Les défenseurs des urgences dénoncent le "double jeu" de Mme Touraine qui n'a pas, depuis, contrecarré le calendrier de la direction.

"On demande que les politiques reprennent le pouvoir et qu'ils disent stop à ce démantèlement", pressait vendredi Guillaume Gandoin, infirmier aux urgences.

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